« La question tombe à point nommé » répond le Docteur Wathum, responsable du dispensaire de la prison centrale de Bunia, soucieux de parler de la situation sanitaire de cette institution à un reporter de buniaactualite.com qui l’a rencontré.

Une situation qui selon lui se dégrade et se répercute négativement sur la prise en charge médicale suite notamment à un effectif élevé des pénitenciers.

La malnutrition, conduisant aux différentes maladies, la rupture intempestive des stock des médicaments, la pénurie en eau potable et autres en sont autant parmi tant de difficultés auxquelles il est confronté.

Pour ce qui est de la malnutrition par exemple, le médecin directeur de cette structure sanitaire ne se retient plus.

Il dénombre en ce jour au total 302 détenus mal-nourris au sein de la prison centrale de Bunia, parmi eux 31 en malnutrition aiguë modérée et 71 autres des mal-nourris aiguë sévère.

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« Le régime n’est pas équilibré et c’est le même repas qu’ils consomment tous les jours », regrette le Docteur Jean Robert Wathum.

Outre les mal-nourris, on y retrouve également 63 détenus tuberculeux pendant que sa structure ne dispose que de 32 lits pour leur prise en charge.

Concernant le nombre des pensionnaires dans leur ensemble, notre source indique que cette maison carcérale construite à l’époque pour une capacité d’accueil de 250 personnes, en compte actuellement 2.112, parmi lesquels seulement 401 ont déjà été condmanés.

Ce qui signifie que plus de 70% des pensionnaires de cette prison, soit 1.711 sont des prévenus qui n’ont jamais été présentés devant un juge.

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« Le gouvernement doit opter, soit pour la libération conditionnelle de certains ou carrément l’organisation des audiences pour laisser la prison aux personnes méritant d’y être », propose ce professionnel de santé.

Un tel choix selon lui permettra une prise en charge adaptée et répondant aux besoins des malades.

L’effectif très élevé des prévenus par rapport aux condamnés conduit notamment à des difficultés de prise en charge.

Dans notre échange, le Docteur Wathum évoque aussi la non prise en charge par l’Etat du personnel soignant, même si cela est pourtant garanti par la loi.

« Le texte est clair, la prime locale doit émarger du budget du ministère de la justice et droits humains », affirme-t-il.

Pour conclure, il alerte sur des cas des menaces que ses collègues et lui reçoivent souvent de la part de certains magistrats, lors du transfèrement des détenus malades à l’hôpital général pour des soins appropriés.

« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités »,a-t-il lâché.

Verite Johnson

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