Anniversaire de l’assassinat de Mamadou, onze ans (11 ans) viennent de s’écouler ce jeudi 02 janvier 2025 depuis la mort tragique du colonel et général en titre posthume Mamadou Mustapha Ndala. A l’anniversaire de son assassinat, l’ombre du mystère persiste.
Cet officier militaire des forces armées de la République démocratique du Congo est tué lors d’une embuscade ciblée contre son véhicule à Ngadi. C’est à l’entrée nord de la ville de Beni, non loin de l’aéroport de Mavivi au Nord-Kivu.
A l’époque, Mamadou Mustapha Ndala porte déjà l’espoir et la confiance de la population de la région de Beni. C’est après les opérations militaires contre le M23 en 2013 autour de la ville de Goma sous son commandement. Il est mort, ce jour-là, tué notamment avec son garde du corps, alors qu’il planifiait les autres opérations militaires contre les rebelles de la Force démocratique et alliée (ADF). Ces derniers opèrent dans la région de Beni ( jusqu’en Ituri actuellement).
« S’ils (les otages) sont morts, nous sommes obligés de savoir quel poisson les a mangés », Oicha se souvient de ce mot fort de Mamadou, à peine arrivée au chef-lieu du territoire.
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Un espoir malheureusement éphémère pour la population civile. Pour rassurer l’opinion, les services de sécurité annoncent, quelques jours plus tard, avoir mis la main sur certains suspects, évoquant « une complicité interne ».
Une enquête militaire a conclu en 2014 à un complot interne au sein des Forces Armées congolaises. La thèse de l’implication du mouvement rebelle ADF écartée au début. Condamnant ainsi plusieurs officiers des FARDC pour trahison et complicité avec les ADF.
Malgré cette condamnation, de nombreuses zones d’ombre subsistent, 11 ans après. Le lieutenant-colonel Birocho Nzanzu est reconnu coupable de trahison et condamné à mort. De même le lieutenant-colonel Kamulete qui écope de 20 ans de prison pour complicité. Des officiers hautement placés dans la région.
Malgré la condamnation des officiers impliqués, la question de la responsabilité ultime dans l’assassinat du colonel Ndala demeure. L’affaire Mamadou Ndala reste un symbole de l’instabilité et des tensions qui minent la RDC. 11 ans après sa mort, la recherche de la vérité et de la justice continue de hanter le pays.
Rien n’avance, 11 ans après
11 ans après, « rien n’avance dans les enquêtes sur cette embuscade et malheureusement la situation s’empire, avec l’élargissement du rayon d’action des ADF dans les territoires de Lubero, au Nord, et dans les territoires d’Irumu et Mambasa en Ituri », s’inquiète Dalmas Nzingene. Il est acteur de la société civile en secteur de Beni-Mbau dans le territoire de Beni.
Dans ces zones, les civils sont la cible des attaques rebelles, dont les plus récentes, déplorées en décembre 2024 dans les villages Matombo, Kekelibo, Tenambo et PK20, en secteur de Beni-Mbau dans le territoire de Beni. Environ 30 morts, plusieurs blessés et des disparus, sans compter des maisons incendiées (bilan).
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La société civile se demande « si la zone de Beni trouvera encore un vaillant comme le colonel Mamadou et le général Bahuma ». Ce dernier est aussi mort quelques années plus tard. Il était en train de continuer les opérations contre l’ADF.
Espoir toujours présent
Mais Dalams Nzingene garde espoir, avec les opérations militaires menées conjointement par les FARDC et l’armée Ougandaise UPDF contre les mêmes rebelles. Il regrette, cependant, de voir des zones être dégarnies en faveur du front contre le M23 toujours au Nord-Kivu, malheureusement en défaveur de la population de Beni, dit-il.
Mamadou Ndala est considéré par de nombreuses personnes en République démocratique du Congo (RDC), comme un héros. Un véritable patriote mort pour sa bravoure et sa dévotion pour une cause commune : sauver l’image nationale.
Il sert de l’inspiration positive aux autres militaires. Avec l’avancée fulgurante du M23 dans le sud de Lubero par exemple, des habitants attendent beaucoup plus de l’armée congolaise. Mamadou Ndala est mort, mais le flou persiste toujours jusqu’aujourd’hui.
Nganga Victor Mbafumoja