Abelle Bowala vit de son art : l’humour pour nouer les deux bouts du mois. Rare femme congolaise dans cet univers, elle fait rire tout en étant sincère et sérieuse. À près de 10 ans de carrière, elle est cette artiste hors pair, « née pour faire rire ». 

L’humour est une manière de s’exprimer qui tend à faire rire son interlocuteur en l’interpellant avec une histoire drôle ou un fait tourné en dérision. Pour Abelle, cette pratique est étroitement liée à la culture d’un pays. La nouvelle sensation de l’humour, surnommée « la Reine du Stand-up », puise ses sketchs dans ce qui se passe dans son pays.

Après des études d’arts plastiques à l’académie des beaux-arts de Kinshasa, elle s’est décidée à se lancer « sans regret » dans l’humour. Le moins que l’on puisse, c’est que les étoiles brillent pour ceux qui lèvent la tête.

Son parcours avant 10 ans de carrière est incroyable : Marrachech Du Rire (Maroc), le Parlement Du Rire (Côte d’Ivoire), des stand-up au Cameroun, au Burundi, au Congo Brazzaville, etc.

« Ma carrière aujourd’hui ? Sur l’échelle de 1-10, je vais être un peu arrogante en me donnant 7 ». Au micro de buniaactualite.cd qui l’a rencontré dans l’Est de la RDC, elle voit clairement sa carrière comme « une réussite ».

Bowala sait avant tout « s’assumer ». Un côté d’un « garçon raté » qu’elle met en avant à travers son sketch « C’est tout moi ». Sa belle page d’histoire est loin d’être complétement remplie.

L’humoriste Abelle Bowala répond aux questions de buniaactualite.cd, le 10 mai 2024 à Goma (Nord-Kivu). © Kwikwi Kyeshero.

En octobre 2023, la Kinoise, « qui parle aussi très peu le swahili », est invitée pour représenter la RDC à la 12e édition du festival international du rire à Liège (Belgique). Une année plutôt (février 2022), elle devint faire le même exercice au festival international de l’humour Lillarious à Lille (France), mais son plus grand regret : « On m’a refusé 3 fois le visa Schengen », confie-t-elle.

En mai 2024, elle découvre pour la première fois la ville volcanique de Goma (lors de Goma rire festival). Une partie de la RDC dont elle attend de parler à la télévision suite à son histoire tumultueuse. Mais pour Bowala, « la vie continuera… en attendant ».

« Justement, j’attends de parler de Goma, Bunia, Beni, Bunangana (…). Cette partie est mal venue. Justement, il y a la guerre, mais on risque de s’arrêter alors que le monde avance. Continuons à rire, à danser (…) », a-t-elle déclaré, émettant, tout de même, le vœu de voir la paix et la sécurité être rétablies dans la région.

Verite Johnson

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