En dépit de l’état de siège en province de l’Ituri et des opérations militaires, des miliciens de la CODECO continuent d’occuper jusqu’à ce jour, des dizaines de villages du groupement Fataki, dans le secteur de Walendu-Tatsi en territoire de Djugu.

Pourtant, un groupement réputé d’une part, par ses activités champêtres et d’autre, par ses diversités culturelles. L’on y trouve des membres de différentes communautés dont des Hema, Lendus et les Alurs exerçant diverses activités dans la convivialité, malgré que cela soit une entité Lendu.

Des combats ont opposé les militaires FARDC et ces miliciens pendant 5 jours successifs au moins de juin dernier, avant de voir ces assaillants être chassés de centre de Fataki.
Malgré ce succès de l’armée, aucune garantie sécuritaire « totale » n’est peut, au stade actuel, être « soulevée ».

7 mois après, la rédaction de buniaactualite.cd est allée à la rencontre des habitants de cette région homogène de Djugu pour s’imprégner de leur situation sécuritaire et socio-économique.

À ce jour, il est à noter que sur 50 villages que compte le groupement Fataki en général, seulement 12 qui sont contrôlés par les forces de défense et de sécurité notamment D’Zida, Mbutshu, Mbutsama, Jitso, Sanduku, Ledza, Nzaka, Tsokpa, Golu, Goludzaki, Talikpa et Fataki centre, a fait savoir le chef de cette entité, monsieur Loranu Baru Gilbert.

Toutefois, au centre de Fataki, la situation semble stable. Une stabilité qui semble précaire, car des rumeurs sur des éventuelles attaques pullulent la cité, ce qui ne favorise pas la reprise effectif des activités socio-économiques.

« Il y a trop de rumeurs, la population passe nuit en majorité au site de déplacés de Jaiba où la majorité de la population a fui. Les activités ne tournent pas encore bien », a expliqué l’autorité coutumière locale.

Ces informations sont confirmées par des sources sécuritaires dans la région, qui soulèvent le problème d’effectifs. Cette réalité handicape même le déploiement des matériels d’enrôlement aux centres d’inscription environnants.

« Ça fait des mois que nous ne mettons plus nos pieds là-bas. Si on décidait de déployer nos éléments, ils seront combien face à ces éléments qui sont assez nombreux. Nous nous concentrons à sécuriser d’abord le centre pour faciliter la circulation sur la RN27 et les activités commerciales voire les champs », a révélé une autorité sécuritaire de la place, partant sous couvert d’anonymat.

De l’autre côté, les habitants de Fataki avouent avoir encore des difficultés d’accéder à leurs champs suite à la présence de ces milices de la CODECO à la périphérie du centre. les opérations militaires menées jusque-là, n’ont permis que de les éloigner dudit centre.

La présence de ces miliciens ne leur permet pas d’accéder à leurs champs lointains, or, précisent-ils, ces espaces champêtres ont une meilleure production.

« Il n’y a pas moyen d’aller loin, le champ d’à côté nous aide que pour la survie, mais si nous voulons aller loin, nous sommes massacrés, pendant que les grosses productions sont faites un peu plus loin du centre », regrette un habitant.

Pendant ce temps, de nombreux commerçant ont choisi de fermer leurs portes pour aller travailler ailleurs suite à la précarité de la situation

« Les boutiques ouvrent mais pas comme avant, beaucoup ont fui. Nous n’avons presque pas de travail », ajoute un autre.

Les taximen motos rencontrent aussi plusieurs difficultés pour se déplacer en dehors de Fataki suite à l’insécurité, ils plaident aussi pour des solutions militaires.

« Ils disaient qu’ils sont en processus de paix mais si vous osez vous déplacez aux environs ici, soit on vous tue, soit on ravi nos motos ”, témoigne un taximan pointant du doigt accusateur des miliciens de la CODECO.

Le chef Loranu Gilbert demande aux autorités militaires de forcer ces miliciens à déposer les armes à faciliter la libre circulation à la population « les autorités fassent l’effort pourvu que les Codeco remettent les armes», dit-il.

Géographiquement , Fataki est situé sur la RN27 axe Bunia-Mahagi, dans le groupement qui porte le même nom en secteur de Walendu-Tatsi dans le territoire de Djugu.

Réputé plus pour ses poulets grillés, plusieurs passagers se hâtent pour goûter à cela une fois sur place.

Ce centre a été victime d’une attaque de la CODECO en juin 2022 , une incursion rebelle qui a perturbé des activités socio-économique et à occasionner un déplacement massif de la population vers Jaiba et Rho.

Marcus Jean Loika

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