La vaccination de routine joue un rôle essentiel pour la santé des enfants. Elle permet d’immuniser les enfants contre les maladies évitables dès leur plus jeune âge. Pourtant, dans la province de l’Ituri, ce processus vital est confronté à de nombreux défis.
L’un des problèmes majeurs évoqués par des autorités sanitaires locales est la rupture fréquente des vaccins au niveau de la coordination nationale. Le Docteur Alain Aveba Zitono, chef d’antenne du Programme Élargi de Vaccination (PEV) à Bunia, souligne que « la rupture ne dépend pas de nous mais de la coordination ». Chaque trimestre, des commandes sont envoyées pour toutes les zones de santé, mais l’approvisionnement reste incertain et souvent tardif.
Un transport laborieux
Le transport des vaccins depuis les antennes jusqu’aux aires de santé, en passant par les zones de santé, est un autre défi majeur. L’état des routes en Ituri rend cette mission particulièrement difficile. À cela s’ajoute l’insécurité dans certaines zones, qui empêche les agents de santé de circuler librement. « C’est difficile, on ne peut pas mettre la vie des prestataires en danger », affirme le Dr Zitono.
Des moyens logistiques insuffisants
Le manque de moyens de transport aggrave la situation. De nombreuses zones de santé ne disposent pas de motos, et celles qui existent datent depuis 2013. Le cas à l’antenne PEV.
La supervision et la mise en œuvre des activités de vaccination deviennent alors quasiment impossibles. Dans les villages, les relais communautaires manquent eux aussi de moyens de déplacement. Certains sont contraints de parcourir de longues distances à pied pour vacciner les enfants.
Le PEV muse sur la sensibilisation et l’engagement communautaire pour compenser l’absence de moyens. Mais cet engagement a ses limites lorsqu’il n’est pas soutenu par une logistique adéquate. « Le PEV ne dispose pas des moyens pour appuyer les relais communautaires pour la vaccination de routine », regrette le Dr Alain.
Le défi du respect du calendrier vaccinal
Autre difficulté : le non-respect du calendrier vaccinal par certains parents. Cela entraîne des écarts importants dans la couverture vaccinale, avec des enfants vaccinés, d’autres non, ou encore des enfants partiellement immunisés. Pour pallier cela, chaque zone de santé tente de mettre en place des stratégies pour rattraper les enfants manqués rapporte notre source ce vendredi 25 Avril 2025.
Pour améliorer la situation, le PEV plaide pour une décentralisation de l’approvisionnement en vaccins, l’adaptation des moyens de transport aux réalités de terrain, et un meilleur respect des délais de livraison.
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Pour rappel, entre 0 et 11 mois, un enfant doit recevoir trois doses de vaccins, avec des rendez-vous clés à la naissance, à un mois et demi, et au fil de sa première année.
Rédaction