Un soldat des FARDC, en état d’ébriété, a semé la terreur ce vendredi 14 mars 2025 aux alentours de l’aéroport national de Murongo, en commune Mbunya. Le bilan est lourd : 4 civils ont perdu la vie, dont deux étudiants de l’ISTM/Bunia, un motard et une femme qui cuisinait chez elle, non loin du lieu du drame. Deux autres personnes ont également été blessées.
Le tribunal militaire, qui tentait d’organiser une audience en urgence pour juger l’auteur de ce crime, a été interrompu par des étudiants et des proches des victimes, révoltés par cette tragédie.
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Récit des faits
Amuri Bahati, un militaire né en 1995 et membre du 3206e régiment, est l’auteur présumé de ces actes meurtriers. Selon les témoignages recueillis par buniaactualite.cd, ce soldat de première classe, visiblement ivre, a d’abord attaqué une femme dans sa cuisine, pour des raisons encore inconnues. Puis, dans sa fuite, il a croisé trois civils, dont deux étudiants de l’ISTM, près de motos stationnées.
Voulant s’emparer d’une moto, le militaire a rencontré une résistance de la part des civils. Cette opposition l’a poussé à ouvrir le feu, tuant les trois personnes sur le coup. La situation a encore dégénéré lorsqu’il a tiré plus de six balles sur le portail de la résidence d’un officier de police, blessant l’épouse de ce dernier ainsi que deux autres personnes. Les blessés ont été rapidement transportés pour recevoir des soins.
Cet incident a provoqué une paralysie temporaire du trafic à l’aéroport de Murongo, situé à moins de 50 mètres du lieu du drame. Peu après, le tribunal militaire de garnison de l’Ituri a tenté d’organiser une audience d’urgence pour juger le présumé meurtrier. Cependant, l’audience a été interrompue par des étudiants et des membres des familles des victimes, en colère et déterminés à faire justice eux-mêmes.
Les autorités militaires et policières présentes sur les lieux ont appelé la population au calme, tout en assurant que la justice serait rendue. Le porte-parole de l’armée a promis de communiquer officiellement sur les détails de l’affaire. En attendant, les familles des victimes sont plongées dans le deuil, et les corps ont été transférés à la morgue de l’hôpital général de Bunia.
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Cette tragédie a une fois de plus terni l’image des forces de défense et de sécurité, suscitant colère et désarroi parmi la population de Bunia.
Nickson Manzekele