Trois ans se sont écoulés depuis la prise en otage de huit membres de la Task Force par les miliciens de la CODECO dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC). Cette délégation, envoyée par le Président de la République, était composée d’anciens seigneurs de guerre de l’Ituri, dont Thomas Lubanga, Floribert Ndjabu, et le général des FARDC Germain Katanga.
Leur mission était de sensibiliser les leaders de la CODECO à déposer les armes et à œuvrer pour la paix dans une région déchirée par des décennies de conflits. Les années sont passées mais la situation sécuritaire demeure préoccupante.
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L’enlèvement a eu lieu le 16 février 2022 lors d’une réunion au camp Yalala, situé à 45 km au nord de Bunia, dans le territoire de Djugu. Cette réunion s’inscrivait dans le cadre des efforts de pacification de la région, marquée par des violences persistantes entre groupes armés et des attaques répétées contre les civils. La délégation avait auparavant visité Kobu le 15 février 2022 pour encourager le retour des populations déplacées par la guerre, avant de tenir un meeting à Bambu et de rencontrer les miliciens de la CODECO le lendemain.
Retour sur les événements
Les membres de la Task Force, dont Thomas Lubanga, ont finalement été libérés le 12 avril 2022 après 60 jours de captivité. Les circonstances de leur libération restent controversées. Alors que certaines sources évoquaient une évasion, d’autres, dont Thomas Lubanga lui-même, attribuait leur libération à une opération spéciale des FARDC baptisée “Tombeau vide”.
Selon Lubanga, cette opération a permis à lui et à ses compagnons de s’échapper après avoir enduré un “calvaire” quotidien, sous la menace constante de mort.
Une situation sécuritaire toujours précaire
Trois ans après cet événement, la situation sécuritaire dans l’Ituri reste alarmante. Les miliciens de la CODECO et d’autres groupes armés continuent de semer la terreur, tuant des civils, pillant des villages et déplaçant des milliers de personnes. Malgré les efforts de sensibilisation et les opérations militaires, la paix n’est pas encore un acquis total. La mission de la Task Force, qui n’a jamais connu de conclusion officielle, reste en suspens, et son rapport n’a jamais été rendu public.
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Thomas Lubanga, ancien seigneur de guerre revenu pour prôner la paix, a depuis disparu de la scène publique, sa destination actuelle étant inconnue. Son rôle dans les efforts de pacification et sa destination continuent de susciter des questions.
Appel à la paix
Les autorités provinciales ne cessent d’appeler à la paix et à la CODECO et aux autres groupes armés à déposer les armes. Le gouverneur militaire de l’Ituri avait déclaré, dans une de ses sorties que cela serait “un très bon cadeau” pour la population, soulignant que la violence ne fait qu’aggraver les souffrances des civils déjà éprouvés par des années de conflit.
Cependant, en l’absence de progrès significatifs, les communautés de l’Ituri continuent de vivre dans la peur, espérant un jour voir la paix s’installer durablement dans leur région. La libération de la Task Force, bien qu’un moment de soulagement, n’a pas suffi à changer le cours des événements comme souhaité. La route vers la réconciliation et la stabilité reste longue et semée d’embûches. Des efforts sont même ( en train d’être) déployés.
Rédaction