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    La province de l’Ituri située à l’Est de la République démocratique du Congo est toujours confrontée à l’insécurité en dépit de l’état de siège instauré depuis plus de 2 ans. Une situation qui date des années. Le mois de mars n’a pas fait exception.

    Région boisée, au patrimoine écologique inouï, riche en ressources naturelles, elle suscite les convoitises… même chez les locaux.

    Depuis des années, les populations y subissent l’insécurité et les violences de groupes armés étrangers et locaux. Le mois de mars 2024 qui rapproche l’état de siège de 3 ans n’a vu que la suite logique d’une cruauté qui n’a que trop duré. Avec à la clé, des déplacements massifs de populations. De l’ombre à l’obscurité, le territoire de Djugu a enregistré plus de 30 morts seulement en l’espace de la dernière semaine du mois suivant (avril 2024).

    D’intenses activités de différents groupes armés non-étatiques ont ciblé des populations civiles au cours de la seconde quinzaine de mars. De nombreux cas de meurtres, d’enlèvements et de travaux forcés ont été signalés dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, note le bureau des Affaires étrangères OCHA dans son dernier rapport couvrant une période du 16 au 31 mars 2024, consulté par buniaactualite.cd

    Ces incidents ont également entrainé de nouvelles vagues de déplacements de population, générant de nouveaux besoins humanitaires dans un contexte où la situation humanitaire dans l’ensemble de la province continue de s’aggraver et nécessite une plus grande attention.

    Au cours de la deuxième quinzaine du mois de mars, diverses organisations locales et humanitaires ont recensé au moins 11 civils tués, près de 70 personnes enlevées, 500 autres soumises aux travaux forcés dans les zones de santé de Drodro, Jiba (territoire de Djugu), Komanda (territoire d’Irumu), Mandima (territoire de Mambasa) par des groupes armés, poursuit l’OCHA. Ces violences ont occasionné plus de 13 000 personnes déplacées des localités de Lidjoba, Libo et Kpanga (zone de santé de Drodro) vers des contrées voisines relativement stables.

    La situation sécuritaire et l’environnement de protection des civils se dégradent en raison de la poursuite de la cruauté des groupes armés. À Djugu comme à Irumu ou encore à Mambasa, des couches de la société civile n’ont qu’une demande fréquente : le renfort de l’effectif militaire. Effectif militaire qui est un autre problème dont se plaint toujours la province de l’Ituri face au caractère primordial que le gouvernement congolais semble accorder à la résurgence du M23 au Nord-Kivu.

    Le 11 mars, deux enfants sont morts calcinés dans le site spontané de Katsu à la suite d’un incendie accidentel. Le site de Katsu se situe dans l’aire de santé de Bahwere, zone de santé de Lita, territoire de Djugu. Le 13 mars, une vingtaine d’abris ont été emportés par un orage, faisant au moins 300 personnes sans-abris dans le site CECA20 à Mambasa (territoire de Mambasa). Au moins deux salles de classe ont été également détruites, impactant la scolarité de plus de 50 enfants déplacés.

    Ces aléas viennent accentuer la vulnérabilité des personnes déplacées, notamment en abris dont la plupart sont vétustes et nécessitent d’être renouvelés avant la prochaine saison des pluies qui commence en juin. Les risques de maladies restent élevés chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes ainsi que des personnes âgées en raison de l’exposition aux intempéries due aux abris défectueux.

    Au chef-lieu de la Province, c’est la criminalité urbaine qui bat son plein. Le banditisme urbain a largement dominé l’actualité ces dernières semaines. Des bandits ont multiplié le cambriolage ciblant des maisons de particuliers, voire des institutions.

    Rédaction

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