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    La désinformation constitue aujourd’hui un défi majeur pour la paix et la stabilité en Ituri. Consciente de cette menace, la MONUSCO a organisé le mardi 4 février 2025 au camp militaire Ndoromo à 3 km du centre-ville de Bunia, une rencontre d’échanges avec une soixantaine de jeunes de la ville. Les participants (dont 15 femmes) étaient composés des étudiants, des jeunes leaders de la société civile, des administrateurs de groupes WhatsApp, des membres du parlement des jeunes et des journalistes locaux.

    L’objectif principal était d’impliquer la jeunesse dans la lutte contre la désinformation ; mais aussi, d’ouvrir un dialogue sur les préoccupations des populations locales vis-à-vis des actions de la Mission onusienne.

    Mobilisation pour une information responsable

    Les échanges ont permis de clarifier plusieurs zones d’ombre concernant le travail de la MONUSCO et d’outiller les jeunes pour mieux lutter contre la propagation de fausses informations.

    Après avoir insisté sur le pilier fondamental du mandat de la Monusco qui est la protection des civils, le Chef de Bureau de la MONUSCO en Ituri, Josiah Obat, a souligné que la désinformation est un véritable ennemi de la paix, car elle alimente la méfiance et exacerbe les tensions :

    « La paix est un travail qui implique tout le monde. Elle se construit avec les efforts communs des forces de sécurité, des autorités locales, du gouvernement, mais aussi des communautés. La désinformation est une menace majeure qui entrave ces efforts et nous devons la combattre ensemble. », a-t-il insisté.

    Pour lutter contre la désinformation persistante, le Responsable des Communications stratégiques et de l’Information Publique de la MONUSCO en Ituri, Jean-Tobie Okala, a exhorté les jeunes à faire preuve de vigilance et à cultiver leur esprit critique, en soulignant :

    « La désinformation est omniprésente, ce poison est partout, particulièrement dans les réseaux sociaux. Face à toute information, il est essentiel d’en vérifier la source et de s’assurer qu’elle émane d’un organe de presse reconnu avant de la relayer ».

    Protection des civils : le cœur de l’engagement de la MONUSCO

    Plusieurs jeunes ont exprimé leurs préoccupations quant au rôle de la MONUSCO face aux groupes armés, notamment en ce qui concerne sa posture défensive. L’un des participants a questionné :

    « J’ai été témoin des interventions de la MONUSCO contre les groupes armés ici en Ituri, mais pourquoi la Mission ne fait que protéger la population, au lieu d’attaquer ? ».

    En réponse aux préoccupations exprimées, le Chef de Bureau a clarifié que la MONUSCO n’est pas une force offensive. Son mandat repose principalement sur la stabilisation et la protection des civils.
    Et de rappeler que la protection des civils s’articule autour de plusieurs actions comme la sécurisation des populations par les casques bleus face aux groupes armés, l’appui au désarmement des groupes armés, ou encore les opérations conjointes et les formations renforçant les capacités des Forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise.

    A lire aussi : Désinformation et rumeurs : un défi supplémentaire sur les réseaux sociaux en Ituri

    Le Responsable de l’Information Publique de la MONUSCO, a renchéri en donnant l’exemple de l’évacuation récente de civils blessés à Tchomia vers Bunia, l’organisation de patrouilles de sécurisation et de combat, ou encore la protection jour et nuit des centaines de milliers de déplacés par les casques bleus en Ituri, comme des cas concrets de l’action de la Mission.

    Un appel à la vigilance et à la continuité du dialogue

    À l’issue de la rencontre, les participants ont exprimé leur satisfaction et ont appelé à répéter ce type d’échange :

    « La mission de la MONUSCO est de veiller à la protection des civils, et nous, en tant que population, devons nous assurer qu’elle puisse accomplir cette mission efficacement. Il y a des camps de déplacés qui ne vivent aujourd’hui que grâce à la MONUSCO. Nous saluons cela, mais nous ne cesserons de faire des recommandations pour améliorer encore ce travail », a déclaré Xavier Assani, Coordonnateur Jeunesse Na Biso Asbl.

    Et d’ajouter, concernant la désinformation :

    « La vérification des informations est de notre responsabilité en tant que leaders de jeunes. À chaque fois que nous sommes confrontés à une nouvelle information, nous devons nous rapprocher des sources officielles. »

    En somme, les jeunes leaders et les journalistes ont convenu de renforcer leurs efforts pour lutter contre la désinformation, de sensibiliser leurs communautés et de promouvoir une culture de l’information fiable, essentielle à la paix et à la cohésion sociale en Ituri.

    Avec PIO Monusco Bunia

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