La République démocratique du Congo a franchi une étape significative dans sa lutte contre la contrebande minière. À l’issue de la réunion extraordinaire des ministres des Mines des États membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), tenue ce samedi à Lusaka, en Zambie, la RDC a obtenu la création d’une commission d’enquête conjointe pour faire toute la lumière sur les exploitations et les circuits illégaux de ses minerais transitant vers le Rwanda.
L’annonce a été rendue publique ce dimanche à travers un communiqué officiel émanant du cabinet du ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba. Le ministre a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cette réunion et à ses conclusions :
« Je suis satisfait de prendre part à la réunion extraordinaire des ministres des Mines des États membres de la CIRGL, tenue à Lusaka. À l’issue de cette réunion, la RDC a obtenu une commission d’enquête conjointe pour faire la lumière sur les exploitations et les commerces illicites de nos minerais vers le Rwanda afin de lutter contre la contrebande minière », a-t-il déclaré.
Une réponse régionale à un défi transfrontalier
La mise en place de cette commission constitue une avancée importante pour la RDC, régulièrement confrontée à la spoliation de ses ressources naturelles par des réseaux organisés de trafic minier. Depuis des années, des minerais extraits illégalement du territoire congolais notamment l’or, le coltan et la cassitérite alimentent des circuits de contrebande transfrontaliers, avec le Rwanda pointé du doigt par Kinshasa.
La décision de la CIRGL de soutenir cette démarche conjointe est perçue comme un signal fort en faveur de la coopération régionale pour la transparence et la gouvernance des ressources naturelles.
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La commission d’enquête aura pour mission de documenter les cas d’exploitation illégale, d’identifier les acteurs impliqués, et de proposer des mécanismes concertés de contrôle aux frontières ainsi que des mesures pour sanctionner les contrevenants. Elle pourrait également jouer un rôle déterminant dans l’apaisement des tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, autour des accusations de pillage des ressources congolaises.
Rédaction