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    En RDC, la ministre des Affaires sociales, Nathalie Aziza Munana, a appelé les femmes de la République démocratique du Congo à embrasser pleinement leur rôle de pilier du développement national. Message lancé lors d’un culte marquant la clôture du mois de mars dédié aux droits des femmes.

    Malgré des défis persistants, la ministre a exhorté les femmes à être le socle du développement de leur pays. Exhortation parvenue à la presse ce vendredi 4 avril 2025.

    « Nous terminons le mois de la femme. Comme je le dis toujours, la maman est le pilier de la famille, le socle du développement. La maman peut être une personne par laquelle Dieu passe pour nous apporter la paix dans la famille, dans la province », a déclaré la ministre Munana dans des propos recueillis par l’Agence congolaise de presse (ACP).

    Ces paroles résonnent avec une force particulière dans un contexte où les femmes congolaises font face à des défis considérables. Si leur rôle au sein de la famille est traditionnellement reconnu dans des sociétés congolaises, leur pleine participation à la sphère économique et politique se heurte encore à de nombreux obstacles.

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    L’entrepreneuriat féminin face aux réalités du terrain :

    Nombreuses sont les femmes congolaises qui, avec courage et ingéniosité, se lancent dans l’entrepreneuriat pour subvenir aux besoins de leurs familles. Elles sont les moteurs de petits commerces, d’initiatives agricoles et d’artisanat, contribuant significativement à l’économie locale. Cependant, leur parcours est souvent semé d’embûches. L’accès limité au financement, aux formations et aux marchés formels freine leur croissance et leur pérennité. Les pesanteurs socioculturelles, qui parfois cantonnent les femmes à des rôles domestiques, ajoutent une complexité supplémentaire à leur émancipation économique.

    Malgré des avancées notables ces dernières années, de nombreuses femmes continuent de lutter contre les inégalités de genre, les violences basées sur le genre et les discriminations persistantes. L’accès à l’information et aux ressources reste inégal, particulièrement dans les zones rurales et reculées, rapportent des organisations des droits humains, spécialement celles œuvrant pour les droits des femmes.

    Un contexte sécuritaire fragile, un fardeau supplémentaire

    Dans certaines régions de la RDC, notamment dans l’est du pays, l’insécurité persistante exacerbe les vulnérabilités des femmes. Elles sont souvent les premières victimes des conflits armés, exposées à des violences sexuelles utilisées comme armes de guerre, aux déplacements forcés et à la perte de leurs moyens de subsistance. Un dernier bilan rendu parvenu à buniaactualite.cd a fait état de plusieurs femmes tuées, une centaine, depuis le début de l’année 2025 en Ituri, province sous état de siège.

    Dans ce contexte anxiogène, l’appel de la ministre à faire des femmes le « socle du développement » prend une dimension encore plus poignante. Il souligne la résilience et la force des femmes congolaises qui, malgré l’adversité, continuent de jouer un rôle essentiel dans la survie et le tissu social de leurs communautés.

    L’exhortation de Nathalie Aziza Munana est un rappel important du potentiel immense que représentent les femmes pour l’avenir de la République démocratique du Congo. Pour que cet appel se traduise en réalité, il est impératif que des efforts concertés soient déployés à tous les niveaux  : renforcement des politiques publiques en faveur de l’entrepreneuriat féminin, amélioration de l’accès à l’éducation et aux services de santé, lutte contre les violences basées sur le genre et consolidation de la paix et de la sécurité dans les zones touchées par les conflits.

    Soutenir l’autonomisation des femmes congolaises n’est pas seulement une question de justice et d’égalité, c’est un investissement essentiel pour un développement durable et inclusif de la nation. La reconnaissance de leur rôle comme « socle du développement » doit s’accompagner d’actions concrètes pour lever les obstacles qui entravent leur pleine participation à la construction d’un avenir meilleur pour la RDC.

    Rédaction

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