Le procès du général de brigade Freddy Kalume Diumba, Chef du Département de la sécurité des frontières au sein de l’État-major des renseignements des Forces Armées de la RDC (FARDC, ex-Demiap), a été pris en délibéré vendredi par la Haute Cour militaire à Kinshasa.
Le verdict est désormais attendu dans cette affaire de « violation des consignes » qui soulève des questions sur la gestion de la sécurité frontalière.
L’Auditeur général, représentant le ministère public, a requis une peine de cinq ans de servitude pénale principale à l’encontre du général Kalume, tout en sollicitant l’application de circonstances atténuantes.
L’accusation reproche au haut gradé militaire un manquement grave à ses obligations de surveillance des frontières nationales. Ce manquement aurait été particulièrement patent lors de l’épisode de la tentative de coup d’État des 18 et 19 mai 2024, menée par le groupe de Christian Malanga.
Selon l’Auditeur général, le groupe de putschistes aurait pu traverser la frontière à Lufu sans qu’aucun signalement préalable ne soit émis aux services de sécurité compétents, révélant ainsi une défaillance dans le dispositif sous la responsabilité du général Kalume.
Au-delà de la négligence sécuritaire, l’accusation a également affirmé que le général Kalume aurait détourné ses chefs de poste frontaliers de leurs missions principales. Ces derniers auraient été chargés de collecter de l’argent au lieu d’assurer activement la collecte d’informations cruciales pour la sécurité du pays.
Pour sa part, la défense a maintenu la ligne de la non-culpabilité de son client. Elle a plaidé l’acquittement pur et simple, arguant qu’aucune preuve directe et irréfutable n’a pu être établie pour démontrer la violation des consignes reprochée.
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La mise en délibéré de cette affaire, impliquant un haut responsable des renseignements militaires, est un signal fort de la volonté des autorités de faire la lumière sur les circonstances qui ont permis à la tentative de coup d’État d’atteindre la capitale. Le jugement de la Haute Cour militaire est attendu pour déterminer les responsabilités exactes dans cette affaire sensible pour la sécurité nationale.
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