C’est peut-être vers un « nouveau tournant » pour la situation sécuritaire dans la province de l’Ituri, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Enfin, le processus de désarmement et démobilisation des groupes armés locaux a été officiellement lancé ce lundi, 17 avril 2023.

La cérémonie a été présidée par le gouverneur militaire au site pilote de Diango, situé dans le territoire d’Irumu à 10 kilomètres de la ville de Bunia.

Pour ce premier jour, une centaine de miliciens sont prêts et procèdent déjà au dépôt de leurs armes. Il s’agit des hommes de Ngabu Olivier, responsable d’une faction de la milice de la CODECO (Djugu) et Songambele, leader de la FPIC (Irumu).

Jusqu’aux environs de 12h, heure locale, les deux responsables des milices, généraux autoproclamés ont reçu leurs cartes de démobilisés. Deux armes de guerre ont également été déposées, à titre symbolique, avant la suite du processus pour des hommes de rang.

Des femmes aussi

Leurs généraux à la première ligne assistés chacun d’un garde bien armé, les premiers miliciens à déposer les armes, s’alignent à l’horizontale gauche des invités. Une chose retient l’attention : la présence des femmes.

Elles sont 6, au total. Un échantillon qui confirme la présence féminine parmi les membres des groupes armés à travers la province.

Honoré, le coordonnateur provincial du P-DDRCS met en garde les tireurs de ficelles qui tenteront de profiter de ce processus : « Dieu leur redemandera le sang des victimes ». Pour Willy Abibu, « déposer son arme c’est prouver l’amour de la province de l’Ituri pour son développement », a-t-il estimé.

La MONUSCO, l’un des partenaires clés qui estime que la réussite du P-DDRCS emmènera la « paix totale en Ituri », réitère son accompagnement au Désarmement « qu’il fait un essentiel progrès à accomplir ».

De son côté, Colonel-Magistrat Pierre-Egide Bossale, coordonnateur national adjoint chargé des questions techniques et opérationnelles du P-DDRCS a tenu à féliciter les membres des groupes armés qui ont la voie de la paix en répondant à l’appel du chef de l’État à travers le P-DDRCS, ce programme créé depuis juillet 2021. « Ce processus débouchera au Relèvement Communautaire et de stabilisation de la province », a-t-il insisté.

D’où, rappelle t-il, il y a « la nécessité des groupes armés qui trainent encore à se hâter et empoités les pas des autres ».

«On s’est battu et au final, on a rien obtenu»

Les groupes armés présents sur le site de Diango, affichent leur ambition : « on s’est battu mais au final, on a rien obtenu ». Seliabo Nyamabo Germain alias Songambele et Oliver Ngabu, ex généraux autoproclamés et premiers à obtenir d’une carte de démobilisé en Ituri, sensibilisent leurs éléments à tourner, désormais, le dos à toutes les anti valeurs et à œuvrer que pour la paix.

«Dépôt des armes, un plaisir pour la RDC»

Au nom du vice-ministre de la défense, le Lieutenant Général Luboya N’Kashama, qui a la responsabilité, depuis bientôt 2 ans, de rétablir la paix en Ituri était l’homme le plus heureux du jour.

« Jambooo !». D’entre de jeu, le chef de l’exécutif provincial qui préfère parler en Swahili et Lingala se déplace de la place lui aménagée pour se rapprocher des rendus en attente du désarmement.

Très touché par ce qui se passe en Ituri, l’on pouvait lire le regret dans le ton du patron de l’état de siège.

« Ituri a beaucoup de richesses. Mais pour en profiter, il faut la paix et la réconciliation», a tenu à rappeler le numéro 1 de l’Ituri qui invite les miliciens à saisir cette opportunité leur offerte par le chef de l’État.

L’état de siège finira et nous partirons. Mais les groupes armés resteront (…) Le jour où je partirai, si vous ne vous donnez pas la paix, la tuerie continuera”, a poursuivi Luboya dans les propos recueillis par buniaactualite.cd

Tant attendu dans la province de l’Ituri, le lancement du processus de désarmement et démobilisation s’est déroulé en présence du comité provincial de sécurité, des députés provinciaux, autorités coutumières, des partenaires du programme dont l’UNICEF, la MONUSCO, les administrateurs des territoires d’Irumu et Mambasa, les couches de la société civile et autres.

Beaucoup sont ceux qui espèrent à un désarmement et une démobilisation « totale » de tous les groupes armés, dans une province où des miliciens se sont engagés dans le processus de paix. On en saura davantage dans les prochains jours. En attendant, au moins 20 000 éléments des groupes armés sont attendus pour ce processus.

Le P-DDRCS rassure sur leur prise en charge holistique.

Rédaction

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