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    4 ans après la proclamation de l’état de siège, en Ituri, le Lieutenant Jules Ngongo Tshikudi a présenté un bilan de cette mesure exceptionnelle instaurée par le président Félix Tshisekedi pour tenter de restaurer la paix à l’Est de la RDC.

    S’exprimant à la fois en tant que porte-parole des opérations militaires et du gouverneur militaire, il affirme que « la situation sécuritaire a été stabilisée » dans une large partie de la province.

    Des avancées revendiquées dans plusieurs territoires

    Depuis le 6 mai 2021, l’état de siège a transféré les pouvoirs civils aux autorités militaires, avec à leur tête le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny, gouverneur militaire et commandant des opérations, appuyé depuis mars 2023 par le vice-gouverneur, le commissaire divisionnaire principal Raüs Chalwe Munkutu Ngwashi.

    Selon le Lieutenant Ngongo, cette gouvernance militaire a permis de reprendre le contrôle sur des zones longtemps en proie aux violences armées. Il cite notamment les territoires d’Aru, Irumu, Mahagi, Djugu et Mambasa, autrefois impraticables pour les forces de sécurité comme pour les populations civiles.

    « En territoire d’Aru, à Irumu avec la menace FPIC et ADF, à Mahagi et Djugu avec Codeco et Zaïre, nous avons réduit sensiblement les violences. Aujourd’hui, certaines zones sont pacifiées à 80%, voire 90 % », a-t-il affirmé faisant référence notamment à Irumu.

    « La restauration de l’autorité de l’État » mise en avant

    Au-delà des progrès militaires, le porte-parole évoque une reconquête de l’autorité de l’État dans des localités jadis sous l’influence de groupes armés. « Nous avons restauré la confiance entre gouvernants et gouvernés, recréé l’espoir au sein de la population », a-t-il soutenu, citant l’exemple de la zone de Lolua, autrefois théâtre de violences, aujourd’hui déclarée « sécurisée et protégée ».

    Cependant, ce bilan fait débat. Si des avancées sont reconnues, les critiques restent vives, notamment sur la persistance des tueries et l’insécurité qui continue d’affecter les civils dans plusieurs zones. Pour beaucoup d’observateurs et d’organisations de la société civile, l’état de siège n’a pas pleinement atteint ses objectifs.

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    Le contraste entre le discours officiel et la réalité sur le terrain relance la question de la pertinence de ce régime spécial, alors que les attentes de la population demeurent fortes en matière de paix durable et de retour à la normalité.

     

    Verite Johnson

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