Une vive controverse a émergé concernant le prix d’un litre de carburant à Beni, au Nord-Kivu, depuis quelques jours, en raison de la récente hausse de ce produit de première nécessité.
Selon l’Association Congolaise des Commissionnaires Agréés en Douane (ACCAD), qui a fait cette déclaration le mercredi 22 janvier, il n’y a pas de pénurie de carburant dans la région. La hausse des prix serait plutôt liée à l’hésitation des opérateurs économiques à déclarer leurs marchandises conformément à la nouvelle structure des tarifs des services douaniers.
Eugène Kakule Matembela, représentant des commissionnaires agréés en douane dans la région, a expliqué que la spéculation actuelle autour du prix du carburant est le résultat d’un « jeu de cartes de la circonstance» , en raison des efforts des nouvelles autorités douanières visant à réorganiser le processus de dédouanement des produits pétroliers et autres biens, afin d’augmenter les recettes fiscales pour l’État.
Selon des informations provenant de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) à Beni, un véhicule-citerne qui était auparavant dédouané pour environ 10 000 dollars serait désormais soumis à une facture de 14 000 dollars, contribuant ainsi à l’augmentation des prix.
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Depuis le début de cette semaine, le prix du litre de carburant varie entre 5000 et 5500 FC chez les petits revendeurs, et plusieurs stations-service sont restées fermées, malgré l’appel des autorités de la ville de Beni.
Dans un communiqué, le chef de service de l’économie de Beni, Ismaël Amiri, a fixé le prix du litre d’essence à 3700 FC. Cependant, ce tarif n’est pas respecté sur le terrain. Les revendeurs locaux, souvent appelés « Kadhafi», continuent de vendre le carburant entre 4000 et 5500 FC, ce qui a provoqué une augmentation des prix des taxis dans la ville et ses environs.
Les autorités locales sont désormais confrontées à un défi majeur pour réguler le marché du carburant et éviter une pression supplémentaire sur les prix des biens et services à Beni.
Yves Romaric Baraka