Archives

    La guerre fait rage dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC) ces dernières semaines. Le centre de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, est tombé entre les mains des terroristes du M23. Pendant ce temps, alors que les combats s’intensifient, Tshisekedi s’est envolé pour le Quatar.

    Ce voyage du président de la République, commandant suprême des forces armées et de la police en RDC, intervient alors que la guerre continue de défigurer plusieurs régions du Nord-Kivu. Un déplacement, comme d’ailleurs les autres, qui soulève de nombreuses questions sur la gestion de la crise par Kinshasa.

    Masisi, région stratégique

    Il va sans dire que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC se détériore de manière alarmante depuis plusieurs mois. Au Nord-Kivu, province placée pourtant sous état de siège depuis plus de 3 ans, les choses basculent négativement.

    Le mouvement rebelle du M23 a repris les armes fin 2021, bénéficiant incontestablement du soutien du régime de Kigali. Ce groupe terroriste menace gravement la stabilité de la province du Nord-Kivu, braquant ainsi toutes les caméras sur cette partie du pays.

    A lire aussi : L’avancée du M23 au Nord-Kivu : une inquiétude pour la population

    Masisi, qui vient de passer sous contrôle de ce mouvement rebelle, est un lieu stratégique, situé pas trop loin de la ville volcanique de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. La prise de cette entité, comme d’ailleurs les autres, est un coup fatal pour le régime de Kinshasa.

    Face à cette instabilité sécuritaire, la population civile paie le grand prix. Déplacement de gauche à droite, à la recherche d’une stabilité sécuritaire. Déjà catastrophique, la situation humanitaire se détériore aussi davantage. Malgré des efforts de l’armée, l’avancée du M23 peine à être contenue d’une manière agressive et successive.

    Tshisekedi en déplacement : moment mal choisi ?

    Pendant que l’évolution de la situation sécuritaire à Masisi et dans d’autres régions du Nord-Kivu devient de plus en plus volatile, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a préféré, si ce n’est choisir, se rendre au Qatar, un pays rayonnant.

    Dans l’opinion publique, surtout après la prise de Masisi par les rebelles, ce voyage a suscité des interrogations. Tout tourne autour du timing et des priorités de Kinshasa face à la guerre qui déstabilise le pays.

    C’est depuis ce dimanche 05 janvier que Tshisekedi est arrivé à Doha, capitale du Qatar. Une visite qui cadre avec le renforcement, selon les sources proches de la présidence de la RDC, des relations bilatérales entre la RDC et le Qatar.

    Il est évident que le Qatar puisse jouer, dans une certaine mesure, un rôle clé en matière d’investissements en RDC et de soutien économique. Cependant, certains commentateurs s’interrogent sur le pourquoi de ce voyage maintenant, pendant que la situation se détériore.

    Visiblement, Tshisekedi n’est pas loin de ses habitudes. Le chef de l’État congolais a toujours justifié ses nombreuses sorties endehors du pays par son souci de chercher à s’attirer de nouveaux partenariats. Toutefois, le fait que ce déplacement intervienne alors que la guerre fait rage, cela ne passe pas inaperçu. Des préoccupations quant à la gestion des priorités nationales s’invitent au débat.

    Quoi qu’il en soit, certains analystes indépendants pensent qu’il est aussi possible que le déplacement de Tshisekedi à Qatar puisse s’inscrire dans une nouvelle dynamique. Une stratégie à long terme visant à diversifier les partenariats internationaux, renforcer les soutiens économiques, et trouver des solutions politiques au conflit. Rien n’exclut ou ne rassure l’implication du Qatar dans ce qui se passe en RDC, surtout que Kinshasa a toujours sollicité le regard de la communauté internationale sur la situation sécuritaire dramatique à l’est, surtout avec l’implication du régime de Kigali.

    Approche militaire et non militaire ?

    Pendant que la guerre s’intensifiait au sud du territoire de Lubero, toujours dans la province du Nord-Kivu, des tentatives de négociation directe entre Kinshasa et Kigali ont échoué. La médiation angolaise a tenté tout pour tout, sans que Kagame ne puisse vraiment bouger.

    A lire aussi : Tshisekedi en visite officielle au Qatar : renforcement des relations bilatérales avec Doha

    Le président rwandais, lui, capte sur sa position, sollicitant du régime de Kinshasa qu’il engage des discussions directes avec le mouvement du 23 mars M23. Kigali a toujours nié son soutien à ce mouvement rebelle, le considérant d’ailleurs totalement congolais.

    Dans la même période que l’échec des pourparlers entre Kinshasa et Kigali pour les solutions à la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, le chef de l’État a eu aussi l’idée de procéder au remaniement au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a constaté buniaactualite.cd.

    La prise de Masisi par le M23 et le voyage de Tshisekedi au Qatar illustrent bien, estiment certaines personnes dans l’opinion publique congolaise, la complexité de la situation actuelle en RDC. D’un côté, les efforts militaires sont activés, pendant qu’au même moment, la diplomatie, sous toutes formes, s’invite aussi.

    Voyage ordinaire au Qatar ou voyage spécifique pour la solution à l’interminable situation sécuritaire dans l’est de la RDC ? Difficile d’avoir une réponse nette. Chacun pourrait en tirer sa conclusion.

    Rédaction

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!