Le 05 avril dernier, l’administrateur policier du territoire de Mambasa avait annoncé devant la presse : “ les travaux sont en cours, si vous arrivez sur le pont, vous trouverez les agents de l’Office des routes en train de travailler”, avait-il précisé.
Trois semaines plus tard, les reporters de buniaactualite.cd qui sont descendus sur terrain, ont constaté effectivement la présence des agents de l’Office des routes sur le lieu.
Contactés, ces agents qui ont gardé l’anonymat ont rapporté que jusque là, les travaux de la réhabilitation proprement dits n’ont pas encore été lancés, faute de financement. La phase préparatoire qu’ils ont déjà achevée, consistait au démontage du tablier qui se trouvait dans l’eau.
“Nous avons entamé la phase préparatoire qui a consisté au démontage du tablier qui se trouvait dans l’eau et maintenant, nous avons déjà fini. Nous sommes toujours en train d’attendre le financement du gouvernement pour lancer les travaux proprement dits”, a confié l’un des techniciens.
Conséquences économiques
Pendant ce temps, les usagers de la route nationale numéro 44 reliant les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Haut-Uélé s’inquiètent des pertes énormes qu’ils concèdent depuis l’effondrement du pont Ituri 2 le 13 mars dernier.
Rencontré sur le lieu, un commerçant qui mène ses activités entre Butembo au Nord-Kivu et Mambasa en Ituri, informe que les échanges commerciaux ne sont plus rentables comme au paravent et il y a risque de perdre les marchandises à la traversée.
”Il y a plus de souffrance ici. Nous apportons nos marchandises, les manutentionnaires déchargent du véhicule, les chargent dans la barque motorisée, puis déchargent et enfin les chargent dans un autre véhicule. Et dans toutes ces opérations, nous payons beaucoup d’argent. Qu’est-ce que nous gagnons enfin ?”, s’interroge-t-il.
Même son de cloche de la part des taximen qui se plaignent du manque de la clientèle.
“Il n’y a plus assez de clients, nous demandons 15 000 FC aux passagers pour le trajet Mambasa-pont Ituri et pour traverser, il faut débourser entre 10 000 et 14 000 FC. Avec ça, nous sommes obligés de nous arrêter ici(…)”, a renchéri un taximan.
Des cafés, restaurants et buvettes implantés aux alentours du pont Ituri 2 à la limite entre les chefferies de Babila Bakwanza et de Babila Babombi sont chers, ont constaté nos reporters. Ce qui est à noter est le fait que le système de péage jadis décrié par la population à cet endroit, n’existe plus, seul le contrôle des pièces d’identité y est effectué par les militaires.
Sachez que nous n’avons pas encore réussi à joindre l’autorité territoriale en mission ainsi que le responsable de l’Office des routes dont l’entreprise est chargée de la réhabilitation de ce pont.
Rappelons que depuis un mois, deux véhicules s’étaient écoulées et une dizaine de personnes noyées à la traversée de la rivière Ituri. Actuellement, la situation semble être maîtrisée avec la mise en place des barques motorisées ainsi que des radeaux sécurisés.
Ismaël Masiya Akilimali