Le rappeur belgo-congolais William Kalubi Mwamba, connu sous le pseudo Damso a rompu son silence en rapport avec la situation que traverse la République Démocratique du Congo, son pays d’origine.
Le samedi 1er Novembre 2025 atravers son compte Instagram, l’artiste a exprimé sa frustration contre ce qu’il qualifie « d’inaction » du président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019.
Dans cette lettre ouverte, l’auteur d’Ipséite se fait porte-voix du peuple congolais. Il y dénonce notamment la corruption systémique et les injustices qui s’installe en RDC.
Un fils de la République blessé, ses mots sont chargés d’émotion. Il se présente en « fils de la République » meurtri par la trahison de l’État.
« Je vous écris en fils de la République qui porte dans sa chair la honte de voir son pays trahi », écrit-il.
L’artiste dresse un constat sévère : « la corruption est devenue la langue officielle du pays », et de renchérir « Tout le monde sait. Tout le monde se tait. Tout le monde profite », faisant référence au silence coupable face à un fléau national.
Il évoque aussi la tragédie humaine qui ravage l’Est du pays notamment au Kivu et en Ituri.
« Le sang de l’Est est devenu une marchandise, et la souffrance, un fond de commerce », dénonce-t-il.
Sa publication coïncide avec une marche de la diaspora à Bruxelles. Les deux événements amplifient le message.
Outre ces quelques aspects évoqués, le rappeur de 33 ans, dénonce la marginalisation des enseignants soumis à une mauvaise prise par l’État dans un pays ayant consacré la gratuité de l’enseignement du niveau primaire, un système de santé abandonné entre les mains des tortionnaires des deniers publics, un social de la population qui vit en deçà du seuil de la pauvreté et tant d’autres.
« Le Congo n’a plus besoin de promesses, il a besoin d’une gouvernance honnête, juste et déterminée », insiste le rappeur.
Ce n’est pas la première fois que Damso prenne part pour la « cause du Congo ». En début d’année, ensemble avec des artistes comme Gradur, Josman, Youssoupha, Kalash Criminel, ils ont produit la chanson « Free Congo », dénonçant le crime perpétré depuis des dizaines d’années particulièrement dans l’Est du pays.
La question désormais est la réponse du gouvernement. Les autorités devront réagir à cette critique d’envergure. Le silence ou la parole officielle ? La balle est dans le camp du pouvoir.
Grâce Kasemire