C’est la question sur plusieurs lèvres en Ituri, depuis cette sorte de “guerre” ouverte déclarée entre le gouverneur militaire et son prédécesseur Jean Bamanisa Saidi.

Voulant voir clair dans l’affectation du montant de 1 million de dollars de dette contractée en 2019 auprès d’une banque commerciale de la place, le Lieutenant-Général Luboya N’Kashama Johnny avait saisi l’auditorat militaire supérieur pour obtenir l’ouverture d’une information judiciaire.

En réplique, l’ex gouverneur Bamanisa a rappelé à son successeur la mission première pour laquelle il a été envoyé en Ituri par le chef de l’État dans le cadre de l’état de siège, celle de mener les opérations militaires pour éradiquer les groupes armés, et non s’ériger en «auditeur de sa gestion».

A propos des soupçons de détournement du montant prêté qui pèsent contre lui, l’ancien chef de l’exécutif provincial tente d’expliquer sans toutefois convaincre l’opinion, la répartition de cette somme de 1 million de dollars, dans un document intercepté par la rédaction de buniaactualite.com

Une tranche de 415.000 dollars a été affectée au payement des subsides de l’assemblée provinciale, une deuxième de l’ordre de 485.000 dollars était consacrée aux travaux des routes d’intérêt provincial et la dernière de 100.000 dollars pour “les besoins”(non précisés).

Devant ce climat pour le moins crispé des relations entre les deux hommes, ce qui date d’ailleurs du lendemain de leur première rencontre en mai de l’année dernière, la suite des événements pourrait être décisive.

Réagissant au recadrage de Me Romain Battajon, avocat de M. Bamanisa qui dit avoir agi à son nom et pour son compte, le gouverneur militaire se dédouane dans un court message posté sur les réseaux sociaux.

Selon lui, sa démarche de demander une enquête judiciaire sur la gestion de son prédécesseur a été souhaitée par des députés provinciaux qu’il avait reçu à son bureau.

« Si seulement le très compétent avocat lit bien mes lettres, il va s’apercevoir que, ce sont les députés qui insistent que notre très haute Excellence gouverneur amoureux de la Suisse (Bamanisa) a fait rembourser à l’Etat des fonds qu’eux-mêmes prétendent ou disent avoir remboursé », a écrit le Lieutenant-Général Luboya.

Pourtant, on peut facilement noter l’insistance avec laquelle le patron de l’état de siège tient absolument à obtenir des poursuites judiciaires à l’encontre de celui qui a géré l’Ituri avant lui.

En effet en l’espace de quelques jours, Luboya N’Kashama a adressé deux lettres successives à l’auditeur militaire supérieur, la première en datant du 17 décembre 2021, la seconde le 26 du même mois, pour demander la suite réservée à cette démarche.

On sait que certainement, l’auditorat militaire, disons-le, “sous pression”, est à pied d’œuvre pour receuillir des informations sur cette affaire et déjà d’après certaines sources, des invitations ont été lancées à l’endroit de quelques ministres du gouvernement Bamanisa, en vue de s’expliquer.

Il faudra tout de même noter la différence dans la gestion des deux antagonistes, c’est que le premier avait en face de lui une assemblée provinciale très hostile, qui l’a tenu à l’oeil, allant jusqu’à voter contre lui deux fois des motions de censure en l’espace de seulement 3 ans passés comme gouverneur.

Tandis que l’actuel patron de la province gère seul, sans rendre compte à qui que ce soit, lui qui bénéficie des moyens et des pouvoirs exorbitants lui conférés par l’ordonnance présidentielle portant proclamation de l’état de siège.

En attendant l’issu du dossier, déjà la toile iturienne s’est mise en ébullition, les supporters des deux camps se tient dessus à boulets rouges, chacun voulant défendre son protégé.

La Rédaction

Leave A Reply

error: Content is protected !!
Exit mobile version