Le gouverneur de province de l’Ituri a procédé depuis ce 18 mai 2020 au remaniement de son gouvernement en intégrant deux nouvelles figures et en réaménageant les portefeuilles ministériels par rapport à leur ancienne configuration.
D’abord il faut noter que le gouverneur a tenu à corriger l’absence d’un portefeuille de l’intérieur qui n’existait pas dans son premier gouvernement. A l’époque, les fonctions de ministre de l’intérieur étaient assumées par le vice-gouverneur, Martin Shalo Dudu, ce qui a suscité plusieurs critiques de la part de ses détracteurs.
Ce poste est de nouveau créé et confié à un ancien vice-président de l’assemblée provinciale sous la première législature, Adjio Gidi dont l’arrivée apaise également le territoire d’Aru d’où il est originaire qui s’estimait moins représenté au gouvernement Bamanisa I car à en croire les critiques de l’époque, aucun fils de la tribu Lugbara majoritaire de ce territoire d’Aru n’était nommé ministre.
Adjio Gidi a donc remplacé Ezéchiel Bati Muki, député provincial élu d’Aru qui occupait le ministère du commerce extérieur.
Il faut noter au même moment le satisfecit du PPRD dont est issu le nouveau nominé. Ce parti cher à Joseph Kabila n’a que deux députés provinciaux à l’assemblée provinciale de l’Ituri et était absent au gouvernement Bamanisa I.
L’autre enjeu de ce remaniement, c’est l’entrée d’un fils Bira au gouvernement provincial. Cette tribu constituée de tout premiers habitants de ce qui est devenu aujourd’hui la ville de Bunia était oubliée dans la première équipe de Bamanisa.
Le parti politique Congolais unis pour le changement CUC créé par un membre de cette tribu Rajabu Mbira Tebabo ayant même brigué la présidentielle congolaise aux dernières élections, avait d’ailleurs organisé une marche de protestation contre le premier gouvernement Bamanisa.
En effet un accord politique avait été signé entre Jean Bamanisa alors candidat gouverneur et ce parti qui compte 3 députés a l’assemblée provinciale et le CUC a toujours dénoncé le non respect des engagements par le chef de l’exécutif provincial.
Ceci est d’ailleurs parmi les raisons qui ont poussé le candidat malheureux à la présidence de la République M. Rajabu Tebabo à déposer une plainte contre Bamanisa à la cour de cassation.
Le remplacement de Bedidjo Pierre-Claver par Emmanuel Bahati Kukwabo au ministère provincial des Mines, un fils Bira et membre du parti CUC pourrait peut-être apaiser la méfiance qui existe déjà entre Jean Bamanisa et Rajabu Tebabo.
La nouvelle équipe gouvernementale désignée par Jean Bamanisa Saidi intègre également les portefeuilles de la Jeunesse, Sport, Loisirs, Tourisme et Culture et Arts qui étaient omis au premier gouvernement.
Notons aussi que certains portefeuilles jadis occupés par des commissaires provinciaux comme la décentralisation et Affaires coutumières sont confiés aux ministres, ce qui ne justifie plus le maintien de ces commissaires, peut-être une volonté du gouverneur Bamanisa de se conformer à l’instruction du ministre congolais de l’intérieur qui avait demandé leur suppression.
Il faut cependant signaler que parmi les faiblesses de cette équipe, il y a l’absence encore une fois d’un portefeuille du Genre,Famille et Enfants.
On note également que le ministre provincial de l’intérieur n’a pas la préséance comme cela est le cas dans d’autres provinces.
C’est plutôt le ministre près le gouverneur en charge de l’aménagement du territoire, Urbanisme, Affaires Foncières, Habitat, Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, issu de la coalition Lamuka, qui garde la préséance de tous ses collègues.
Ibrahim Ucircan Bule avait d’ailleurs assuré l’intérim du gouverneur pendant 3 mois lors de la crise institutionnelle qui a conduit l’année dernière au vote par l’assemblée provinciale d’une motion de défiance contre Jean Bamanisa avant sa réhabilitation par la cour constitutionnelle.
La Rédaction
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Toute le monde ne peut pas etre au gouvernement. Le congo n’a pas ce moyen.
Tout le monde