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    Le professeur Chober Agenonga, expert en sociologie militaire et enseignant à l’université de Kisangani s’est montré trop critique face à la mesure annoncée par le gouvernement congolais de proclamer l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

    “ Cette mesure qui résulte d’une argutie et d’une réflexion concoctée dans un bureau climatisé à Kinshasa, contraste avec les racines et les causes profondes de l’insécurité dans cette partie du pays et dont les FARDC sont désignés comme responsables au même titre que les groupes armés, les rapports sont foisonnants en la matière ” a-t-il écrit dans une tribune parvenue à buniaactualite.com

    Selon le professeur Chober, le gouvernement congolais veut arracher les pouvoirs aux autorités civiles pour les transférer aux mêmes militaires dépourvus des moyens d’action, démotivés au point d’imposer des taxes illicites pour assurer leur survie.

    “ En outre, l’activisme des groupes armés a des racines sociales, politiques voire diplomatiques auxquelles l’armée ne peut apporter aucune solution ” affirme-t-il avant d’appeler le président Tshisekedi à revenir sur sa mesure.

    “ Par conséquent, il serait de notoriété publique que le chef de l’Etat revienne sur cette mesure, réexamine les causes profondes de ces conflits avant d’y apporter des solutions efficaces. Faute de quoi, on risque de tourner en rond ” a prévenu l’expert.

    Il y a quelques mois, le chef de l’Etat a déployé une équipe d’anciens seigneurs de guerre sortis de prison pour négocier la cessation des hostilités avec les groupes armés en Ituri, “ mais leur mission n’a bénéficié ni d’un accompagnement, ni d’une évaluation avant de changer de paradigme ” s’étonne M. Agenonga.

    Il a en outre rappelé qu’entre 2012 et 2013, deux vaillants officiers congolais qui avaient mis en déroute le M23, le Général Lucien Bahuma et le Colonel Mamadu n’avaient pas besoin que l’état de siège soit décrété pour vaincre les ADF, ces rebelles ougandais responsables de plusieurs cas de massacres des populations civiles.

    “ Tous ces deux officiers sont décédés ” a-t-il noté pour conclure.

    La Rédaction

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