Des finalistes de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), sont entre espoir et inquiétude suite à la psychose générée ces derniers temps dans la région qui pèse sur leurs préparatifs des épreuves d’examen d’État.
Des élèves ayant leurs familles en dehors de l’Ituri sont parfois très touchés, si pas affectés, par la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions de Goma ou encore de Bukavu. Des rumeurs qui circulent à Bunia démoralisent aussi parfois.
« Ça me fait mal de voir ce qui se passe dans le pays, je ne veux pas redoubler à cause de problèmes qui ne sont pas causés par moi », confie Olivine, finaliste en technique sociale dans une école de Bunia.
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Mugisa, finaliste en pédagogie, s’interroge : « L’insécurité va-t-elle permettre de passer aux examens d’État cette année ? » Une interrogation qui prend corps en ayant la crainte d’un probable arrêt des cours.
Par ailleurs, certains élèves, comme Shukuru, finaliste en 8ᵉ année de l’éducation de base, affichent un optimisme prudent :
« Je suis confiant, je crois que le gouvernement va faire le nécessaire pour que les examens se déroulent bien. Il faut rester positif et se concentrer sur nos études », estime-t-il.
Du côté des parents, l’inquiétude est vive. « Nous avons fait d’énormes sacrifices pour payer la scolarité de nos enfants », témoigne Wivine, mère d’une finaliste qui ajoute que « si les examens sont perturbés à cause de l’insécurité, tous nos efforts seront vains », craint-elle.
Face à ces préoccupations, l’inspecteur principal professionnel (IPP) Ituri 1, Sébastien Mbankaka, appelle les élèves à se préparer aux examens.
« Je suis sûr que ça va se passer. Je demande aux parents d’encadrer leurs enfants », rassure cette autorité scolaire.
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Une assurance qui rencontre celle du gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny. À travers son porte-parole, le lieutenant Jules Ngongo, il a récemment demandé à tous les élèves de ne pas manquer les cours, rassurant effectivement que la situation sécuritaire est sous le contrôle des autorités compétentes. M. Ngongo a découragé les parents de se fier aux rumeurs.
Ces assurances, bien que nécessaires, les familles espèrent des mesures concrètes pour garantir la sécurité des examens et permettre aux finalistes de passer cette étape cruciale dans les meilleures conditions. Certains examens sont censés se passer dans des zones lointaines. L’avenir de ces jeunes en dépend.
Grace Kasemire