L’ancien député provincial de l’Ituri, Pascal Kakoraki, élu du territoire d’Irumu, exprime sa profonde compassion envers les habitants du littoral du lac Albert, touchés par la récente attaque survenue à Kasenyi, dans le secteur des Bahema Sud. Il appelle à la mise en place d’enquêtes indépendantes pour établir les responsabilités, estimant que certains faits soulèvent des zones d’ombre.
« Parce que l’armée était au courant des menaces sécuritaires qui pesaient sur les localités le long du lac Albert. Elle a même dénoncé sur les ondes de la Radio militaire », rappelle-t-il.
Pour l’élu honoraire, cette situation interroge le manque de mesures d’anticipation de la part des autorités sécuritaires.
« Comment expliquer que les mesures d’anticipation n’ont pas été prises en vue de prévenir et d’étouffer dans l’œuf ces menaces ? Pour quel intérêt de se limiter à dénoncer alors que nous n’avons pas d’autres services de défense ? », s’interroge-t-il.
Pascal Kakoraki dénonce également le discours récurrent qui consiste à impliquer les sites des déplacés après chaque attaque.
« Comment expliquer qu’à chaque fois qu’il y a attaque, on se rabat en disant que l’ennemi était venu des sites de déplacés ? Et cela se fait suivre de répressions et d’arrestations. Pourquoi nos sites ne sont-ils pas protégés ? », questionne-t-il encore.
Selon lui, les déplacés sont les premières victimes de ces violences et non des complices.
« Les déplacés sont vulnérables et ont trouvé refuge dans des sites jugés sécurisés, mais qu’on nous dise aujourd’hui que les attaques ou les armes proviennent de ces sites ? Qu’est-ce qui se passe ? », s’indigne-t-il avant de lancer un appel clair :
« On en a marre. On est fatigué d’entendre que les déplacés sont impliqués dans ceci ou dans cela. Il faut qu’il y ait des enquêtes », plaide Kakoraki. Propos recueillis par nos confrères de la Radio Candip ISP Bunia.
L’ancien député invite également la population à collaborer avec les services de sécurité et à signaler toute activité suspecte, afin de renforcer la protection communautaire.
Contexte de l’attaque
Dans la nuit du dimanche au lundi 6 octobre, le centre commercial de Kasenyi, situé sur les rives du lac Albert à environ 50 kilomètres au sud de Bunia, a été plongé dans la panique. Vers 3 heures du matin, des coups de feu ont retenti après une attaque menée contre une position de la force navale des FARDC par des éléments de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP).
D’après Kataloho Ntakumara André, chef du secteur des Bahema Sud, la situation a rapidement été maîtrisée par des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui ont réussi à repousser l’attaque et à reprendre le contrôle du périmètre.
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Cependant, des sources locales rapportent qu’un civil aurait été tué par balle perdue et qu’un enfant déplacé a été blessé au pied par un engin explosif tombé près du site des déplacés de Kajugi, toujours à Kasenyi.
Verite Johnson

