Des déplacés à la belle étoile, des villages vidés, des embuscades…, il y a pas que ça comme conséquence des conflits armés actuels dans la province de l’Ituri, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo. Le secteur éducatif n’est pas aussi épargné.

Maranatha, est une école primaire qui fonctionnait jadis au village Ndena, groupement Mame dans le secteur de Banyali kilo en territoire de Djugu. D’un territoire à un autre suite à l’insécurité, elle se trouve installée actuellement à Shari, localité du groupement Tsere près de la ville de Bunia, située dans le territoire d’Irumu.

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D’un premier regard, l’on se fait des illusions. 3 chambres pour 6 salles de classe, des écoliers qui s’assoient en cascade, les uns sans uniforme recommandée au pays pour les études ( bleu et blanc) … C’est une véritable condition difficile d’éducation.

Pourtant très petite, l’église adventiste du 7ème jour à ouvert sa porte pour accueillir des écoliers de cette école primaire, qui sont généralement des déplacés. Ici, 4 salles de classes d’au-moins 70 écoliers fonctionnent dans une même église avec des salles de classe séparées par une bâche.

En 11h, heure locale du 26 septembre, en troisième année, ils étudiaient français vocabulaire, dessin au quatrième et le français grammaire en 5ème; chaque leçon dans sa classe mais l’on se croirait à un enseignement public. Chaque classe est au courant de ce qui se passe dans l’autre et l’ambiance d’une autre classe peut affecter toutes les autres classes. Un véritable challenge.

Déplacés, d’autres parents affectés par l’insécurité n’ont même pas de moyens pour payer les fournitures scolaires à leurs enfants. Ce qui est bien visible sur l’ensemble de plus de 160 écoliers inscrits à l’école primaire Maranatha.

« Les besoins sont illimités, nous avons tout perdu », laisse entendre Kambale Kahamwithi, directeur de cette école qui lance un appel vibrant aux autorités pour leur venir en aide.

Le 26 septembre, la société de télécommunication Vodacom, a apporté une assistance en fourniture scolaire (sac et cahiers) à 125 écoliers. Un acte salué par ce dernier tout en indiquant que le besoin reste énorme.

Des écoliers toujours sur la brèche

Porté par leur slogan «Ep Maranatha, marquer la différence, toujours la différence,», des écoliers sont plutôt travailleurs malgré les conditions d’études. Leur résultat est généralement satisfaisant, notent des professionnels de la craie blanche rencontrés sur place par buniaactualite.cd . Un résultat visiblement lié à la condition sociale des enseignants. Comme pour dire, l’école ne se limite pas à sa beauté …

6, tous matriculés, payés

L’école primaire Maranatha dispose de 6 enseignants qui veillent sur les écoliers dans cette condition difficile. Cependant, tous sont pris en charge par l’Etat congolais. Parmi eux, deux (2) femmes.

La plupart des écoliers de Maranatha sont des déplacés en provenance de Walu, Balazana (Irumu) et de certaines autres entités du territoire de Djugu. Ce calvaire ne semble pas être unique, dans une province qui fait face à la résurgence de l’insécurité depuis fin 2017.

Verite Johnson

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