Plus rien ne va entre la mairie et les marchands au marché central de Bunia, se trouvant au chef-lieu de la province de l’Ituri. Ce lieu public est à moitié vide ce jeudi 18 janvier 2024.

Des marchands vont en grève. Ils protestent contre la hausse de la taxe traditionnelle qu’ils payaient à 500Fc le jour. Depuis lundi 15 janvier, cette taxe est passée à 1000 FC, soit une majoration de 50%.

Le marché central de Bunia affiche un nouveau visage ce vendredi. Des étalages vides, des portes fermées, des curieux en replie, le désespoir sur le visage de certains vendeurs qui y sont.

Que le taux soit élevé et aujourd’hui revoir à la hausse la taxe, qu’est-ce qu’ils nous veulent ? ”, s’interroge une vendeuse rencontrée sur place par buniaactualite.cd

Quelques heures plutôt, le maire de la ville de Bunia, le commissaire supérieur principal Mbui Kola Bosco a tenu un meeting au marché central. Question de conscientiser ceux-ci à s’acquitter de leur devoir.

Nos autorités au lieu d’être là pour nous, ils disent que si nous ne payons pas que nous quittions le marché. Si on quitte comment va-t-on vivre ? Lui, il a dit que même si nous ne payons pas, il va continuer à vivre tranquillement ”, s’indigne une autre femme marchande.

Une photographie du marché central de Bunia (Ituri), début d’après-midi du 18 janvier 2024. © Verite Johnson

Malgré la cessation d’activités par des marchands, du côté de l’administration de ce marché, l’on est calme et sévère. « Celui qui ne veut pas payer, peut fermer sa porte et attendre le jour où le taux sera revu à la baisse pour rouvrir”, réagit l’administrateur gérant du marché central de Bunia. Un propos qui confirme l’hypothèse d’ajustement du prix selon le contexte actuel du taux de dollars qui prend de l’ascenseur.

Dieudonné Lingisabo a un autre aperçu sur cette « élévation du frais à payer pour cette taxe de la mairie».

Le maire est resté dans la logique de 0.5$ (1350Fc). Par mesure de clémence, il (le maire) a dit qu’ils payent 1000 FC au lieu de 1350Fc. Le maire n’a ni haussé ni baissé le prix”, a-t-il affirmé.

Des marchands qui ne digèrent pas le passage de cette taxe de 500 à 1000 FC s’invitent devant le bureau de l’administrateur gérant. La tension n’est pas loin de dégénérer. Désolation pour la plupart.

Je sais que je dois payer la taxe mais pas à 1000 FC. J’ai des orphelins à nourrir, depuis que j’ai appris que la taxe se payera à 1000 FC j’étais sous tension. Je n’ai pas mangé depuis 3 jours”, révèle une veuve, vendeuse d’huile de palme qui, malgré tout, a ouvert ses activités.

Jusqu’où ira ce tiraillement entre les deux parties ? Difficile de répondre pour l’instant. Dans l’entre-temps, les esprits surchauffent de part et d’autre. C’est quasiment la première fois depuis plusieurs années que ce genre de situation s’observe au cœur du marché central de Bunia.

Verite Johnson

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