À l’occasion de la clôture du mois de mars, dédié aux femmes, il est crucial de porter un regard attentif sur la situation difficile des femmes dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri. Malgré les efforts déployés pour améliorer leurs conditions, la réalité sur le terrain demeure préoccupante.
L’insécurité persistante, alimentée par la présence de groupes armés dans la région, rend la vie quotidienne des femmes de Djugu extrêmement difficile. Nombreuses d’entre elles sont victimes de violences physiques et sexuelles, et beaucoup sont contraintes de fuir leur domicile, laissant derrière elles des enfants et des biens.
Certaines sont également tuées dans des attaques menées par des miliciens. Les femmes dans ce territoire se retrouvent prises dans un cercle vicieux d’impossibilité de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille. « Cela pose aussi problème par rapport aux revenus du ménage. Les femmes n’ont pas accès aux activités économiques », déplore Biwaga Ruth, cheffe du bureau genre, famille et enfants à Djugu.
Une des conséquences les plus dramatiques de cette insécurité est le manque d’accès aux terres agricoles. De nombreuses femmes, sont dans l’impossibilité de cultiver leurs champs, de peur de devenir des cibles pour les groupes armés. Cette situation aggrave leur précarité économique et compromet leur autonomie financière.
En plus des difficultés socio-économiques, la cohésion sociale et la cohabitation pacifique restent des défis majeurs dans certaines zones de Djugu. Le manque de sécurité fragilise les liens communautaires et empêche des initiatives de développement visant à renforcer le rôle de la femme dans la société. Dans certaines zones, des tensions et des divisions sociales exacerbent davantage la situation des femmes, les rendant vulnérables à l’exploitation et à la violence.
A lire aussi : Djugu en crise : plus de 100 femmes tuées depuis janvier
À l’heure où le monde célèbre les réalisations des femmes, le cas de Djugu reste un rappel brutal des défis persistants auxquels ces dernières font face dans certaines régions de la RDC. Il est crucial que des solutions durables soient trouvées pour mettre fin à l’insécurité et permettre aux femmes de vivre dans un environnement sûr, où elles peuvent contribuer activement à la société, au développement de leurs familles et de leur pays.
Verite Johnson