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    Les prolongations répétées de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu continuent de susciter de vives réactions au sein de la classe politique congolaise. Le député national Gratien Iracan a exprimé son désaccord face à ce qu’il considère comme une « politisation » du dispositif sécuritaire.

    Dans une déclaration sur son compte X consulté par buniaactualite.cd ce samedi 3 mai, le parlementaire a souligné l’impérieuse nécessité de la paix dans ces régions en proie à une insécurité persistante. Cependant, il estime que cette quête de sécurité ne saurait justifier un contournement du débat démocratique.

    « Nous avons besoin de la paix, bien évidemment, cela n’exclut pas un débat républicain avant toute prorogation« , a estimé cet élu de la circonscription électorale de Bunia.

    M. Iracan s’est dit « étonné » du refus du bureau de l’Assemblée nationale d’ouvrir une discussion sur la pertinence et les modalités de la prolongation de l’état de siège. Il y voit une « violation en outrance du règlement intérieur de la chambre basse » et déplore un manque de considération pour les populations locales. « On dirait que les voix des habitants de l’Ituri et du Nord-Kivu ne comptent pas pour les institutions », a-t-il regretté.

    Cette figure de l’opposition politique congolaise a également critiqué le retour du gouverneur militaire en Ituri, le qualifiant de « deuil pour toute la province ». Il a pointé du doigt certaines actions et déclarations de l’autorité provinciale, les jugeant teintées de politique.

    « Un militaire qui demande qu’une masse populaire l’accueille à l’aéroport, et quand il affirme tout haut qu’il sera en Ituri jusqu’à son ‘dernier souffle’, c’est tout simplement politique. » « Ça laisse à réfléchir », a-t-il conclu, laissant transparaître une profonde inquiétude quant à la nature et aux objectifs réels de l’état de siège dans sa province.

    La question de la place du débat démocratique et de la prise en compte des voix des populations locales se pose avec acuité dans ce contexte tendu où l’état de siège va, d’ici quelques heures, totaliser 4 ans d’existence en Ituri et au Nord-Kivu, où tous les pouvoirs sont confiés aux militaires et aux policiers.

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    David Ramazani

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