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    Quatre ans après l’instauration de l’état de siège en Ituri, le ton est à la fermeté, à la fierté, mais aussi à la lucidité. Le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole des opérations militaires et du gouverneur militaire, a livré un bilan dense, émaillé d’images fortes et de chiffres concrets.

    Pour lui, l’Ituri, longtemps considérée comme une terre de larmes et de sang, est aujourd’hui en voie de rédemption. « Il n’y a plus de tueries en masse. Nous avons oublié cette situation », déclare-t-il d’emblée, avec une assurance assumée. buniaactualite.cd a parcouru le contenu de sa communication.

    Finie l’époque des villages entiers attaqués chaque semaine, des camps de déplacés livrés aux assauts barbares de groupes armés. L’armée, sous le commandement du lieutenant-général Luboya, revendique avoir mis fin à l’insécurité de masse.

    Des routes autrefois mortelles, aujourd’hui sécurisées

    Dans un territoire où la mobilité rimait jadis avec danger, la réhabilitation sécuritaire des grands axes routiers est brandie comme l’un des plus grands succès du régime militaire. La route Bunia-Komanda, la Bunia-Iga Barrière-Mongwalu, ou encore la Bunia-Djugu-Mahagi-Aru jusqu’à Kengezi-Base : toutes sont aujourd’hui jugées « sécurisées et praticables ». Les patrouilles sont régulières, la libre circulation des personnes et des biens, assurée.

    « La population circule désormais de jour comme de nuit, sans peur, comme dans un royaume où seuls les princes ont jadis ce privilège », illustre le lieutenant Ngongo.

    Réconciliation, reconstruction et renaissance urbaine

    Au-delà des opérations militaires, c’est un véritable chantier de reconstruction sociale et matérielle qui a été lancé. Sous l’impulsion du gouverneur militaire et avec l’appui du pouvoir central, les communautés autrefois déchirées par les conflits ethniques se reparlent, se retrouvent. La ville de Bunia en est, selon lui, le reflet éclatant.

    « En quatre ans, nous avons donné une nouvelle vie à une ville qui semblait morte. Plus de 60 kilomètres de voirie urbaine asphaltée traversent désormais toutes les communes. »

    Les bâtiments administratifs sont en train d’être restaurés, les services publics redéployés, et surtout, la confiance renaît. Aucun territoire, affirme-t-il, n’est aujourd’hui sous le contrôle des groupes armés, qu’ils soient locaux ou étrangers.

    Des défis subsistent, mais la dynamique est lancée

    Loin de tout triomphalisme, le porte-parole reconnaît que des défis persistent. La menace CRP sur les rives du lac Albert, notamment, reste un sujet d’attention. Mais là aussi, l’armée dit être à l’offensive. Le message aux miliciens est sans appel : « Ils ne sortiront que perdants dans cette aventure d’un Thomas Louban à mort. Ces mouvements, ce sont des boîtes d’allumettes vides. »

    Enfin, l’un des enjeux majeurs de la suite est le retour volontaire et sécurisé des déplacés dans leurs villages. Pour cela, la sensibilisation et l’encadrement communautaire sont en cours, avec l’ambition de normaliser progressivement la vie sociale, économique et administrative.

    Vers une sortie de l’état de siège ?

    L’heure est à la consolidation des acquis. Pour l’administration militaire, la province est désormais « vivable ». La transition vers une gouvernance civile semble se profiler en toile de fond. Les populations dans les cinq territoires de l’Ituri témoignent déjà, selon le lieutenant Ngongo, d’une nette amélioration : sécurité, développement local, stabilité sociale.

    « L’état de siège a ressuscité une province condamnée à l’oubli. Aujourd’hui, c’est le moment de consolider, de stabiliser et de préparer le passage à la normalisation. »

    Quatre ans après, le bilan est donc à la fois un plaidoyer pour les résultats obtenus et un appel à aller plus loin. L’Ituri ne veut plus être un théâtre de guerre, mais un chantier de paix.

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    Pendant ce régime militaire, Luboya N’kashama gouverneur militaire est appuyé par le commissaire divisionnaire principal Raüs Chalwe Munkutu Ngwashi, vice-gouverneur.

    Verite Johnson

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