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    Sur les 28 sièges disponibles à la députation nationale pour le compte de l’Ituri, province du Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), aucune femme n’a réussi à se faire élire, malgré les candidatures féminines. Mais pourquoi ce échec criant ?

    Lors de la législature passée, seulement deux femmes ont été élues à la députation nationale parmi les 26 députés nationaux de l’Ituri, soit environ (7,6%). En 2023, un véritable recul a été constaté, passant de 7 à 0%, après la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

    Indignations des femmes

    Dès la publication des résultats par la centrale électorale le dimanche 14 janvier 2024, la déception était totale du côté de la classe politique féminine iturienne.

    « Nous avons essayé, mais les choses n’ont pas été faciles. Les partis et regroupements politiques n’ont pas mis des moyens pour nous », estime une candidate députée nationale pour le compte de la circonscription électorale d’Irumu. « l’accompagnement communautaire aussi pose problème », a-t-elle ajouté.

    De son côté, une autre candidate dans la circonscription électorale de Djugu ajoute d’autres aspects d’ordre sécuritaire et logistique. « Au-delà des soucis financiers, il y avait aussi la crainte par rapport à notre propre sécurité. Ce n’était pas facile de circuler dans toutes les zones où il n’a même pas la présence de l’armée et de la police. L’état de route était aussi problématique pour accéder dans certains », justifie-t-elle dans un échange avec buniaactualite.cd.

    En ville de Bunia, nos confrères de la Radio Canal Révélation ont interrogé certaines femmes de la capitale provinciale de l’Ituri ce mardi 16 janvier 2024. Globalement, elles parlent de la « marginalisation » de la femme dans la classe politique et accusent les décideurs de sous-estimer la loi de la parité qui opte pour une femme, un homme.

    « Je demande au gouvernement de respecter le genre dans la représentativité du pays », a rappelé une femme. « C’est la femme qui est plus victime des atrocités orchestrées par des groupes armés. Une des raisons pour lesquelles elles méritent d’être parmi les leaders de la province de l’Ituri », a ajouté une autre.

    Au stade actuel, ces femmes sollicitent la représentativité dans le poste de nomination lors du second mandat de Félix Tshisekedi. Cela au nom de l’équilibre et non du favoritisme.

    Ce que pense un expert

    Pour un expert en genre œuvrant dans la province de l’Ituri, cette désolation des femmes ituriennes suite à leur non représentativité dans la députation nationale s’explique par plusieurs facteurs.

    « A notre niveau, nous avions montré aux femmes la nécessité de leur représentation dans cette compétition. Mais nous nous sommes rendus compte que leurs voix étaient dispersées. Je pense que ceci leur servira de leçon », a indiqué monsieur Jean-Marc Mazio.

    Pour cet activiste des droits des femmes en Ituri, il n’aurait jamais un Congo développé « sans la participation des femmes et des hommes ». Dans ce contexte, il encourage les femmes à ne pas baisser les bras et aux autorités compétentes de ne pas oublier les femmes dans les postes de nomination.

    Jusqu’à présent, les résultats provisoires des élections législatives provinciales ne sont pas encore rendus publics par la CENI. Beaucoup espèrent voir l’élection des femmes au niveau provincial, pour jouer à l’équilibre.

    Aimerance Ndjive

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