Le pasteur Ignace Bingi, gestionnaire de l’un des plus grands sites des déplacés de Bunia en Ituri indique que plus de 5000 enfants n’ont pas accès à l’éducation depuis leur arrivée dans cette ville, fuyant les atrocités dans leur territoire de Djugu.
Âgés entre 5 et 16 ans, la plupart d’entre eux sillonnent les rues en quémandant pour trouver de quoi mettre sous la dent, ce qui constitue selon cet homme de Dieu, une « bombe à retardement pour l’avenir ».
« Nous avons des enfants qui n’ont jamais fait la scolarité depuis deux ans qu’ils sont là » indique-t-il dans des propos recueillis par nos confrères de radio canal révélation de Bunia.
Selon lui, le seul camp situé dans l’enceinte de l’hôpital général de référence compte au total 878 enfants âgés de moins de 5 ans, 1.911 âgés entre 6 et 12 ans, tandis que ceux dont l’âge varie entre 13 et 17 ans sont au nombre de 2.442 et la majorité d’entre eux ne fréquentent pas l’école.
M. Bingi plaide pour la mise en place d’un programme de récupération pouvant permettre d’envoyer certains d’entre eux dans des écoles techniques.
Quand aux nombreux enfants déplacés visibles dans les rues de Bunia, Ignace Bingi interpelle l’Etat ainsi que les autres organisations humanitaires impliquées dans la protection de l’enfance.
« Ces enfants soufrent, abandonnés à leur triste sort comme s’il n’y a pas d’acteurs intervenant dans ce secteur. Toutes ces ONG vivent à Bunia et sont au courant de cette réalité » regrette ce président de l’ASBL dénommée « Ligue anti Sida » qui était parmi les toutes premières à s’intéresser à la situation des déplacés aux premières heures de leur arrivée en début février 2018.
Le conflit en territoire de Djugu est à la base d’un véritable « drame humanitaire » selon le HCR qui avance un chiffre de plus de 400.000 personnes ayant été forcés de fuir leurs domiciles pour trouver refuge dans les villages et agglomérations plus sécurisés ainsi que dans les pays voisins, notamment l’Ouganda.
La Rédaction