À Bunia, en province de l’Ituri, de nombreux enfants, parfois aussi jeunes que 9 ans, se retrouvent contraints de travailler dans des conditions de vie extrêmement difficiles pour subvenir aux besoins de leurs familles. Parmi eux, Christivi Mungufeni, une fillette de 9 ans, vend des bananes au marché central pour aider sa mère et financer ses études à Nyamurogo.
Malgré un revenu de 1 500 francs congolais par jour, Christivi passe de longues heures sur son étal, souvent au détriment de son éducation.
Dorika Kansime, 13 ans, et Naomi, 14 ans, originaires de Kolomani, mènent une vie similaire, avec des revenus journaliers variant entre 1 500 et 2 500 francs congolais. Elles vendent des fruits sous un soleil accablant, mais leur travail ne leur permet pas toujours de couvrir leurs besoins personnels.
« C’est difficile, mais c’est ce qui me permet de m’en sortir, même si mes parents sont présents», confie Naomi, qui refuse l’aide des ONG malgré sa situation précaire.
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Cependant, leurs maigres revenus sont régulièrement menacés par des gangs locaux, qui extorquent les jeunes vendeurs. « Je donne ce que je gagne pour éviter d’être frappée», raconte Dorika, dont les journées de travail sous la chaleur sont marquées par la peur de ces malfrats.
Ces enfants vendent des oranges, des bananes et des mangues, sacrifiant ainsi leur sécurité et leur scolarité pour aider leur famille.
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Cette réalité tragique fait écho à une crise plus large dans la province de l’Ituri, où les conflits armés et la pauvreté généralisée ont entraîné un taux élevé de déscolarisation, selon plusieurs ONG.
Dans un contexte où de nombreuses familles vivent dans une extrême précarité, les enfants sont souvent forcés de contribuer à la survie du ménage, au détriment de leur avenir.
Des initiatives locales, telles que les microcrédits et des formations pour les femmes commerçantes, tentent d’atténuer le travail des enfants en améliorant les conditions économiques des familles. Toutefois, l’insécurité persistante dans la région entrave considérablement ces efforts. Les autorités, les ONG et les communautés locales doivent intensifier leurs actions pour protéger ces enfants vulnérables, garantir leur accès à l’éducation et soutenir les femmes, qui jouent un rôle central dans l’économie locale.
Grace Kasemire