La violence armée dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) connaît une escalade alarmante, avec plus de 200 civils tués depuis janvier 2025, selon un rapport d’OCHA RDC produit en collaboration avec les partenaires humanitaires, parvenu à buniaactualite.cd ce dimanche 16 mars 2025.
Flambée des violences dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa
Au mois de février 2025, les violences des groupes armés ont atteint un niveau inédit, affectant particulièrement les zones de santé du territoire de Djugu, incluant Fataki, Drodro, Linga, Nizi et Tchomia. Selon des sources locales rapportées par ce document de l’OCHA couvrant la période du 1er au 28 février 2025, au moins 102 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées pendant cette période.
Dans la zone de santé de Drodro, l’insécurité persistante a gravement perturbé la fourniture de services humanitaires à environ 92 000 personnes, tant dans les sites de déplacement que dans les communautés hôtes. Plusieurs localités sont désormais sans aide humanitaire de base, en raison de l’impossibilité d’accéder à ces zones à cause des violences récurrentes.
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Le rapport fait également état d’attaques sanglantes en février 2025 dans le territoire de Mambasa. Le 25 et 26 février, des civils ont été tués lors de raids menés par des présumés combattants des ADF (Allied Democratic Forces), dans l’aire de santé d’Elake, située dans la zone de santé de Lolwa. Plus de 6 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des localités comme Biakato Centre et Lwamba.
Les erritoires d’Irumu et Mambasa : Une situation toujours plus critique
Le territoire d’Irumu a également été lourdement touché. Entre janvier et février, au moins 45 civils ont été tués dans des attaques perpétrées par des combattants des ADF dans plusieurs villages situés sur l’axe Komanda – Luna, dans la zone de santé de Komanda. Ces attaques violentes contre les populations locales ont fait plus de 205 victimes civiles dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa en seulement deux mois, selon des sources locales et des acteurs humanitaires.
L’intensification de ces violences, associée à l’impact des groupes armés, aggrave encore davantage la situation humanitaire dans la région. Les civils sont pris au piège dans un cercle vicieux de violence et de déplacements forcés, leur permettant de vivre dans des conditions précaires.
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La communauté humanitaire fait face à un défi majeur : celui de fournir une aide d’urgence dans un contexte où la sécurité est de plus en plus précaire. Le rapport d’OCHA indique que les violences entravent sévèrement l’accès humanitaire, rendant plus difficile la distribution de nourriture, de soins de santé et d’autres services vitaux aux populations vulnérables.
La situation sur le terrain exige une action urgente de la part des autorités nationales et des forces internationales pour protéger les civils et mettre fin à l’impunité des groupes armés. Les civils restent les premières victimes de ce conflit.
Rédaction