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    Un 8 mars particulier dans certaines écoles de Bunia : le pagne, symbole de l’identité africaine, a été mis à l’honneur ce samedi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

    Sous la colonisation belge, le pagne a été imposé aux femmes noires pour couvrir ce qui était alors considéré comme une « nudité impudique ». Plus tard, sous le régime de Mobutu, dans le cadre de la politique d’authenticité, le port du pagne a été promu comme un symbole de respect pour l’intégrité de la femme africaine, en particulier de la mère.

    Ce 8 mars 2025, certaines écoles de Bunia ont choisi de célébrer la femme en remettant le pagne au cœur des festivités. Des images fortes et symboliques ont marqué cette journée : des jeunes filles vêtues de pagnes colorés marchant fièrement pour honorer la femme, des encadreuses également parées de pagnes , et même des garçons portant des uniformes confectionnés à partir de ce tissu emblématique.

    Ces scènes rappellent une époque révolue où le pagne était omniprésent dans les rues et les foyers, symbolisant l’élégance et les valeurs culturelles de la femme africaine.

    Dans certaines écoles, comme le Complexe scolaire Maendeleo, les élèves ont arboré le pagne avec fierté. Les jeunes filles, vêtues de pagnes aux motifs variés, ont défilé dans certaines rues de Bunia, accompagnées de chants célébrant la femme. Les garçons, quant à eux, ont revêtu pour les uns, des uniformes en pagne, ajoutant une touche originale à cette célébration. Leur parcours à travers certains quartiers de la ville a attiré l’attention des passants, nombreux à s’arrêter pour admirer ces tenues traditionnelles. « Waouh, elle est jolie cette fillette en pagne ! », s’est exclamée une voisine de l’école, témoignant de l’admiration suscitée par cette initiative.

    Le pagne, une tradition en déclin ?

    Pourtant, force est de constater que le port du pagne est en nette diminution, notamment parmi les jeunes générations. À Bunia, comme dans d’autres régions de la province, les jeunes filles préfèrent souvent le jean, les jupes ou les tenues occidentales. Le pagne, autrefois omniprésent, est aujourd’hui réservé à des occasions spéciales, comme les cérémonies de fin d’études ou certains événements spéciaux. Dans les milieux estudiantins, il est rare de voir des jeunes filles porter le pagne au quotidien, celui-ci étant souvent perçu comme moins pratique pour les déplacements ou les activités quotidiennes.

    Un acte symbolique à saluer

    Dans ce contexte, l’initiative de certaines écoles de Bunia de faire porter le pagne aux élèves à l’occasion du 8 mars est à saluer. En habillant même les plus jeunes enfants de pagnes traditionnels, ces établissements rappellent l’importance de préserver les valeurs culturelles et traditionnelles. Cette démarche, si elle était répétée régulièrement, pourrait contribuer à réhabiliter le pagne dans le quotidien des jeunes générations, en leur inculquant une fierté pour leur héritage culturel.

    Faire porter le pagne aux élèves à l’occasion du 8 mars est bien plus qu’un simple geste symbolique. C’est un acte qui rappelle l’importance de préserver les traditions et de transmettre les valeurs culturelles aux générations futures. En encourageant les jeunes à porter le pagne, ne serait-ce que lors d’occasions spéciales, les écoles de Bunia jouent un rôle crucial dans la revitalisation de cette pratique. Espérons que de telles initiatives se multiplieront, permettant au pagne de retrouver sa place dans le quotidien des Congolais, tout en s’adaptant aux réalités modernes.

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    Le pagne, bien plus qu’un simple tissu, est un héritage culturel qui mérite d’être célébré et préservé. Et quoi de mieux que la Journée internationale des droits des femmes pour rappeler son importance ?

    Verite Johnson

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