Au moins 43 décès ont été enregistrés à la prison centrale de Kakwangura depuis le début de l’année 2024, dont 6 pour le seul mois de Juin en cours. Ces chiffres alarmants ont été communiqués par le Réseau pour les Droits de l’Homme (REDHO) lundi 24 juin, au lendemain du décès de Mbusa Kazi Kabwana, le dimanche 23 juin 2024 qui tire le signal d’alarme.

Muhindo Wasivinywa, coordonateur du REDHO, une organisation qui effectue régulièrement des monitorings dans cette prison, attribue cette série de décès à la surpopulation carcérale.

La prison est confrontée à de multiples problèmes, dont le principal est la surpopulation. Construite pour une capacité maximale de 250 détenus, elle en accueille aujourd’hui plus de 1 250. Les prisonniers sont entassés dans les cellules, certains dorment même dans les toilettes faute de place. Parmi eux, 21 femmes et 6 nourrissons. De plus, 225 détenus souffrent de malnutrition. L’État octroie une petite enveloppe pour leur nourriture, mais elle est largement insuffisante pour subvenir aux besoins de tous”, explique-t-il.

Face à cette situation catastrophique, Wasivinywa appelle à une mobilisation générale pour améliorer les conditions de vie dans la prison. Ces détenus sont pour la plupart des prévenus.

Il est inacceptable que sur plus de 1 200 détenus, seulement 106 soient condamnés. Les autres sont enfermés sans jugement. C’est pourquoi nous demandons aux autorités judiciaires, tant civiles que militaires, d’accélérer l’instruction des dossiers. Certains détenus pourraient être libérés et d’autres condamnés à des peines qu’ils ont déjà purgées. L’État doit également augmenter le budget alloué à la nourriture des prisonniers et envisager la construction d’une nouvelle prison plus moderne et spacieuse. La prison actuelle date de près de 50 ans et accueille des détenus provenant d’autres milieux périphériques de Butembo”, souligne-t-il.

Malgré ces conditions difficiles, il  salue l’action des bienfaiteurs qui viennent en aide aux détenus chaque jour.

Dans plusieurs coins de la RDC, les maisons carcérales enregistrent de plus en plus des cas de décès massifs. La mauvaise condition de détention, suite notamment au surpeuplement, est plus souvent épinglée.

 

Providence Birugho

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