L’ouvrage “Pollution de l’information : Fake News et journalisme dans le monde et en RDC” de Patient Ligodi a été baptisé, ce vendredi 5 avril à l’hôtel Sultani de Kinshasa, en présence de plusieurs responsables du microcosme socio-politique du pays, notamment le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe.
L’ouvrage s’appesantit sur le fléau de la désinformation qui ronge le champ informationnel. S’appuyant sur une vue journalistique, l’auteur expose différents tableaux des mécanismes de la désinformation dans un monde où les avancées technologiques sont de plus en plus prononcées, avec des traits spécifiques sur les défis face auxquels se retrouve la RDC.
“Le monde évolue tout comme le public et ses habitudes. L’espace public est saturé de bruit. Avec la prolifération des médias et des plateformes sociales, il devient de plus en plus difficile de distinguer les informations socialement pertinentes”, a écrit le fondateur d’ACTUALITE.CD.
Au-delà des contextes mondiaux, le centre du livre est celui de la situation de la RDC qui à ce jour traverse une période de guerre face au Rwanda au cours de laquelle la désinformation se mêle aux réalités économiques, politiques et sociales.
Scindé en 7 chapitres, l’une des facettes essentielles de l’ouvrage reste celle dédiée au Fact Cheking. Pratique qui présente comme finalité une vérification systématique des informations par le biais des genres multimédias basés sur le pilier de l’importance de la vérification et de l’investigation dans le journalisme moderne.
Pour le professeur Eddie Tambwe Kitenge, au-delà d’une simple constatation ou d’une dénonciation, l’auteur évoque le travail de fond et présente des solutions telles qu’une perspective d’éducation aux médias et la mise en place des initiatives de fact-checking. ” (…) En praticien reconnu dans le pays et dans le monde, Ligodi esquisse une véritable stratégie de lutte, comme un bréviaire pour tout journaliste, conventionnel ou en ligne”, a déclaré Eddie Tambwe Kitenge, professeur des universités et chercheur en Sciences de l’information et de la communication et éditeur de l’ouvrage.
De son côté, le ministre de la Communication Patrick Muyaya Katembwe a salué cette initiative de recension d’information reprise dans un document qui relève une de ses préoccupations: Travailler en coalition pour éradiquer cette pollution informationnelle. “Je crois que le document tombe au bon moment parce qu’il y a deux jours, j’avais réunion avec une grande équipe et parmi les points prioritaires sur lesquels nous voulons travailler, c’est cette question de désinformation. Nous n’avions pas la statique présentée. Cette statistique illustre le fossé dans lequel nous sommes. Ce qui est bon avec cet ouvrage, c’est qu’il me permet de faire un travail de diagnostic. De comprendre la problématique mondialement. Je sais de quoi je parle, notamment avec la guerre que nous connaissons, mais nous ne connaissons que des drames au quotidien, puisqu’il y a peut-être une proportion naturelle dans le chef de nous tous de partager les mauvaises nouvelles”, a appuyé le ministre.
Et de poursuivre : “Nous vivons dans une forme d’ignorance. Ici, il n’y a pas de remède particulier, si ce n’est de travailler en coalition. Coalition gouvernement/journalistes. Parce que c’est finalement notre métier qui est concurrencé. C’est un challenge auquel nous devons faire face au quotidien”.
Il sied de souligner, à la suite de la présentation faite par le Pr Bercky Bobo Kitumu( IFASIC), que Patient Ligodi est un journaliste et assistant à l’Institut facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication. Initiateur de Kinshasa Lab, membre du laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication (LARISCOM), membre du CESD, cabinet conseil spécialisé en matière de communication pour le changement social et de comportement ainsi qu’en matière d’éducation, de santé et de développement. Il met en exergue son expertise par la plus-value de l’ouvrage à mettre en contexte la problématique de la désinformation avec un examen minutieux de ce phénomène en RDC accompagné d’une incitation à revoir notre relation aux nouvelles et au contenu des débats publics.
Via congoprofond.net