Bientôt une nouvelle parution dans la littérature Iturienne. Le livre « Université de Bunia, 25 ans après », vie de l’institution, défis et perspectives va voir le jour prochainement. Une œuvre du professeur Émile Dhekana Ts’rba Malua.
Université de Bunia, il était une fois !
Implantée comme Centre Universitaire de l’Ituri à Bunia (CUIB) le 12 janvier 1994, l’université de Bunia (UNIBU), a été une opportunité pour que les fils et les filles de ce coin éloigné des universités nationales et dont les parents n’avaient pas les moyens financiers conséquents puissent bénéficier des études universitaires.
Elle a été rattachée à l’université de Kisangani le 04 octobre 1997 comme Centre universitaire d’extension de Bunia avant de recouvrer son autonomie comme Université de Bunia en date du 27 septembre 2010. Depuis sa création jusqu’au quart d’un siècle, l’Institution a produit des résultats satisfaisants. Car après la succession de 19 comités de gestion, 10 facultés ont été organisées, 23.743 étudiants formés dont 15.201 garçons et 8.542 filles ; avec le travail assidu du personnel composé de 9 membres pour le personnel académique, 115 pour le personnel scientifique et 54 pour le personnel administratif, technique et ouvrier ainsi que la facilitation du patrimoine immobilier constitué de trois campus du centre-ville, de Kindia et de Tsere, de plusieurs mobiliers.
Qui est Émile Malua ?
Docteur en droit à l’université de Kisangani, Emile Dhekana Ts’rba Malua est un ancien étudiant et actuellement professeur à l’université de Bunia. Dans son parcours scientifique, il a exercé successivement les fonctions de secrétaire facultaire, doyen de la faculté, administrateur du budget, secrétaire puis directeur adjoint du Centre de recherche interdisciplinaire et des Droits humains (CRIDH).
Dans son parcours judiciaire, il a été tour à tour défenseur judiciaire près du Tribunal de grande instance de Bunia. Avocat au Barreau de Kisangani, magistrat, officier du Ministère public au Parquet de Grande Instance de Bunia, juge au Tribunal de paix d’Irumu et juge au Tribunal de Grande Instance de Bunia.
Pourquoi le choix de l’université de Bunia ?
« Ayant côtoyé de près l’université de Bunia, comme étudiant, enseignant et membre du Comité de gestion, j’ai pu réaliser que, malgré son autonomisation, l’université de Bunia n’a pas le même envol que ses consœurs avec lesquelles elles avaient commencé le parcours vers les objectifs escomptés, à l’instar des autres centres universitaires qui ont semblé avoir touché la barre bien avant elle, » a résumé l’écrivain.
UNIBU face à ses défis !
En effet, d’énormes défis subsistent. De façon interne, pèsent sur l’Université de Bunia ce qu’elle qualifie de la spoliation de son terrain, la fermeture de la faculté de médecine et le non-accompagnement de l’institution ; tandis que sur le plan externe s’affichent l’emplacement géographique peu bienveillant, la gouvernance universitaire peu orthodoxe et la visibilité peu satisfaisante.
Dans le secteur académique apparaissent l’importation des enseignants, les années élastiques, l’arrimage effectif au système LMD, la baisse sans cesse du niveau des étudiants, l’insuffisance et l’indécence des bureaux et des auditoires, la pauvreté des bibliothèques, cybercafés, laboratoires et centres de recherche. Le secteur administratif fait entrevoir un personnel avec déficit numérique, problème de relève et de professionnalisation. Le patrimoine offre une image de vétusté très prononcée des bâtiments, une mise en valeur insuffisante des valeurs immobilières et l’inadaptation technologique des valeurs mobilières.
Le secteur financier peint une santé budgétaire fragile reposant sur des recettes limitées, l’inadéquation entre la mobilisation et le décaissement des fonds et le non-respect des lignes budgétaires, a fait savoir Prof. Emile Dhekana Ts’rba Malua.
Que sait-on de votre vision ou suggestion d’écrivain face à l’université de Bunia ?
« En perspective, en plus des efforts déjà déployés pour grimper à la hauteur, l’UNIBU doit extérieurement veiller à la complémentarité avec les autres institutions, au rayonnement dans le milieu d’implantation, au rappel du rôle accompagnateur du pouvoir public et à l’appel aux partenaires. À l’interne, elle doit observer la mise en application rigoureuse de la bonne gouvernance à la fois administrative et financière ainsi que l’amélioration des conditions socio-professionnelles des agents et des relations interpersonnelles.
Dans le secteur académique, il s’impose, pour l’amélioration de l’enseignement et de la recherche, la qualité de prestation et la promotion des enseignants, l’encadrement et l’assiduité des étudiants, la construction et l’équipement des bibliothèques, des cybercafés, des laboratoires et des centres de recherche, les laboratoires.
Dans le secteur administratif, il faut la construction des nouvelles infrastructures au standard voulu et la réhabilitation des anciens ouvrages, l’équipement et la modernisation des mobiliers. Dans le secteur financier, il y a nécessité, pour l’élaboration de l’équilibre budgétaire et de l’adoption du budget ; pour l’exécution, l’harmonisation des taux de mobilisation des recettes et de couverture des dépenses ; et pour les opérations comptables et de contrôle, le respect strict des textes ad hoc, » a souligné l’écrivain.
Certes, à l’heure actuelle, cinq autres années se sont écoulées après la période pré-décrite. Il n’est donc pas exclu que les réalisations de l’Institution se soient accrues, certains défis minimisés ou relevés en même temps que de nouveaux ont réapparu.
Cependant, l’ouvrage qui s’est arrêté sur ses 25 années ne prétend pas à la perfection qui n’est du reste pas de ce monde ; mais elle ne demeure pas moins un appel à toutes les parties prenantes et les personnes de bonne volonté afin d’apporter leurs pierres à l’édifice pour qu’à jamais, comme l’indique sa devise, l’UNIBU dispense la science, assure la meilleure formation et favorise ainsi le développement.
Bienvenu Kasima