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    Dans une déclaration musclée lue ce mardi 6 mai 2025 à Bunia par l’acteur politique Christian Shauri, la structure des Jeunes Leaders a exprimé son soutien total au Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et a vivement dénoncé la déstabilisation de la province de l’Ituri par des élus locaux soupçonnés de liens avec la rébellion.

    Les Jeunes Leaders, cette structure pro gouvernementale et politicienne, saluent les efforts de paix menés par le Chef de l’État, qu’ils qualifient de « garant du bon fonctionnement des institutions », ainsi que ceux du Gouverneur militaire, le Lt-Général Johnny Luboya Nkashama, pour la pacification progressive de la province. Ils remercient également le Parlement congolais pour le renouvellement de l’état de siège, qu’ils jugent bénéfique sur le terrain.

    Cependant, des inquiétudes grandissent quant au comportement de certains députés provinciaux de l’Union Sacrée, coalition pourtant majoritaire après les élections du 20 décembre 2023. Sur 48 députés provinciaux, 44 sont issus de cette famille politique, tout comme 27 des 28 députés nationaux et les 4 sénateurs de la province. Malgré cette domination, des signes de fracture apparaissent au sein de l’Assemblée provinciale.

    Des accusations graves sont portées contre certains élus membres du parti UPC (Union des Patriotes Congolais), dont l’honorable Djokaba Lambi, accusé d’avoir rallié le mouvement rebelle CRP (Convention pour la Révolution Populaire) coordonné par Thomas Lubanga, actuellement en exil en Ouganda. Les Jeunes Leaders dénoncent le fait que ce député continue de percevoir ses émoluments alors qu’il résiderait à Kampala auprès du chef rebelle.

    Selon les Jeunes Leaders, certains membres de l’Assemblée financeraient indirectement la rébellion à travers des cotisations obligatoires prélevées sur leurs salaires, versées au parti UPC.

    Des revendications précises adressées au gouvernement

    Face à cette situation, les Jeunes Leaders formulent six demandes urgentes :

    1. La suspension et la dissolution du parti UPC, conformément à la loi sur les partis politiques.

    2. Des poursuites judiciaires contre Thomas Lubanga et Djokaba Lambi pour participation à un mouvement insurrectionnel.

    3. L’autorisation d’une session extraordinaire de l’Assemblée provinciale pour invalider le mandat de Djokaba Lambi.

    4. Une vigilance renforcée sur les activités de l’Assemblée, suspectée d’être infiltrée.

    5. L’ouverture d’une enquête judiciaire sur les mécanismes de paiement des émoluments à un député en fuite.

    6. Un appel à la résistance des magistrats et auxiliaires de justice face aux tentatives de manipulation par les ennemis de la République.

    Réplique de l’Assemblée : vers un affrontement judiciaire ?

    En réaction, l’Assemblée provinciale d’Ituri, par la voix de son rapporteur Pelé Kaswara, a qualifié les Jeunes Leaders de « bande de malfaiteurs » et menace de les poursuivre en justice pour imputation dommageable.

    S’agissant de l’invalidation du mandat de Djokaba Lambi, le bureau de l’Assemblée rappelle que seule la justice est compétente pour statuer, l’Assemblée n’ayant qu’un rôle d’exécution.

    Le climat politique en Ituri s’annonce donc tendu, alors que la province est encore sous état de siège et fait face à une résurgence d’insécurité dans plusieurs zones. Ce bras de fer entre société civile et représentants politiques locaux pourrait bien ouvrir une nouvelle phase dans la lutte pour la stabilité et la gouvernance en Ituri.

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    Rédaction

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