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    « C’est avec une douleur palpable et une détermination inébranlable » que Furaha Uma Daniel, député national élu de la circonscription électorale de Mahagi, s’est adressé à la presse ce lundi 28 juillet 2025, au lendemain d’un nouveau massacre « effroyable » qui a endeuillé la province de l’Ituri.

    Dans la nuit de samedi à dimanche, plus de 40 civils ont été sauvagement tués et une vingtaine d’autres blessés à Komanda, victimes des atrocités perpétrées par les terroristes des ADF.

    « C’est le cœur meurtri que je prends la parole ce jour », a-t-il débuté, la voix chargée d’émotion, dénonçant la « barbarie » qui a décimé des familles entières et fauché des vies innocentes dans leur sommeil. Cette barbarie, « une de trop », a souligné le député, impose « un devoir de vérité, de justice et d’action ».

    Une lettre ouverte incisive aux bourreaux de l’Ituri

    Face à cette violence incessante qui gangrène la province depuis 2017, le député Furaha Uma Daniel a rendu public une lettre ouverte percutante adressée directement aux chefs des groupes armés actifs en Ituri : FRPI, CODECO, ZAÏRE, MAPI, FPIC, CHAMUKULA BATU et CHINI YA TUNA.

    Décrivant sa lettre comme une « ultime interpellation sans détour, sans crainte, mais avec la colère froide d’un peuple trahi et la douleur muette d’une province martyrisée », il a directement confronté les leaders de ces factions. « Chefs de groupes armés, vous êtes les bourreaux de vos propres peuples », a-t-il martelé, les tenant responsables d’un « cycle de violence inqualifiable ».

    L’élu du peuple a dressé un tableau sombre des conséquences de leurs actes : « villages incendiés, écoles détruites, lieux de culte profanés, nos communautés transformées en cibles de haine, en victimes d’une violence barbare, inqualifiable ».

    Il a rejeté catégoriquement toute justification à leurs actions, affirmant avec force que « Ce n’est pas une guerre : c’est un génocide rampant, un crime contre l’humanité ».

    Le député Uma a été catégorique dans son message, estimant qu’aucune « cause, aucune frustration, aucune idéologie ne justifie le meurtre d’innocents. Vous n’êtes ni résistants, ni libérateurs, vous êtes des criminels ».

    Ainsi, son appel à des chefs de guerre est sans détour. Il les invite à « déposer les armes, quitter la brousse, et demander pardon à Dieu et aux hommes. L’Ituri ne vous appartient pas : elle appartient à la vie, à l’avenir, à son peuple », a-t-il insisté dans propos parvenus à buniaactualite.cd

    Au-delà des groupes armés, le député a également lancé un avertissement ferme à ceux qui, dans l’ombre, les soutiennent. « politiciens, chefs coutumiers, opérateurs économiques, religieux ». Leur silence, a-t-il souligné, les rend complices de ces atrocités.

    Cette lettre, pense-t-il, n’est pas un simple geste symbolique, mais un « cri de vérité » qui réclame justice. « Le sang crie, la justice vous attend », a-t-il prévenu, rappelant que si la justice des hommes pouvait être contournée, celle de Dieu et de l’Histoire, elle, serait inéluctable.

    « Trop, c’est trop. Assez de massacres. L’Ituri veut vivre », note l’élu de Mahagi qui, il y a quelques jours, venait d’adresser aussi une triple lettre au Président de la République, au Gouverneur militaire de l’Ituri ainsi qu’au responsable du groupe politico-militaire CRP de Thomas Lubanga.

    A lire aussi : L’Ituri au bord du gouffre : un député interpelle Tshisekedi, Luboya et Lubanga

    Rédaction

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