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    Une décision ferme a été prise par le gouverneur de l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’kasama, concernant la spoliation de la concession de la REGIDESO située dans la chefferie Basili, groupement Bakongolo, incorporé dans la ville de Bunia.

    Dans une lettre datée du 3 avril 2025 et adressée à la procureure générale près la cour d’appel de l’Ituri, l’autorité provinciale sollicite l’arrêt immédiat de tous les travaux d’aménagement illégaux sur le site, ainsi que la saisie ou la destruction des matériaux présents.

    Immatriculée SU2358 au plan cadastral, cette concession de 6 hectares appartient à la REGIDESO depuis avant l’indépendance de la RDC, avec une acquisition officiellement confirmée en 1993. Pourtant, au moment où la société publique envisage la construction d’une nouvelle usine pour améliorer l’accès à l’eau potable, des individus se réclamant autochtones tentent de s’approprier « illégalement » le terrain, selon des sources concordantes .

    Dans sa correspondance, le gouverneur Luboya exprime son indignation face à cette situation : « Grande est ma déception de constater la montée vertigineuse du phénomène de spoliation des terrains de l’État par des groupes se réclamant autochtones. Dans le souci de préserver cette concession essentielle pour l’approvisionnement en eau de la population, j’ordonne l’arrêt immédiat des travaux orchestrés par les clans Bandisumbusa et Bakongolo, ainsi que la saisie ou la destruction des matériaux sur place. »

    Le maire de Bunia tire la sonnette d’alarme 

    En amont de cette décision, le maire a.i. de Bunia, le commissaire supérieur principal Mbui Kola Bosco, avait déjà alerté sur les risques de violences :

    « Cette situation va nous mener à la mort d’hommes. », prévient-il, apprend buniaactualite.cd.

    Il accuse ouvertement certains services administratifs d’être à l’origine de ces spoliations : Le cadastre, l’urbanisme et le conservateur sont complices.

    La communauté Bira se désolidarise

    Interrogé sur le sujet, Dr Mateso Nobirabo Dieudonné, président de l’association culturelle Zunana (regroupant la communauté Bira), affirme que sa communauté n’est pas impliquée dans cette affaire : « Il ne s’agit pas d’une action de la communauté Bira, mais d’individus agissant pour leur propre compte. Nous demandons aux autorités de ne pas se cacher derrière la communauté et de régler ce problème »

    Lire aussi : Bunia : des routes de Kindia bientôt asphaltées, Luboya inspecte les travaux

    Cette affaire n’est malheureusement pas isolée. Ces derniers mois, des cas de spoliation de terrains publics ont été signalés dans la ville, souvent avec la complicité de certains fonctionnaires. Les autorités provinciales et urbaines sont désormais sous pression pour mettre fin à ces pratiques et garantir la protection des biens de l’État.

    La balle est désormais dans le camp de la justice et des forces de l’ordre pour appliquer la décision du gouverneur et éviter une escalade des tensions.

    Rédaction

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