En marge de la journée mondiale de la santé mentale, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a révélé des chiffres impressionnants en ce qui concerne la prise en charge et la sensibilisation sur la santé mentale dans la province de l’Ituri, entité située dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Au cours d’une visite guidée organisée en cette journée au service de santé mentale du Centre de réadaptation physique de Rwankole, le CICR a indiqué avoir pris en charge, depuis l’installation de ce service, au moins 200 personnes dans le besoin.
« Depuis sa mise en place, le service a pu apporter un accompagnement psychosocial à 235 personnes. Elles font en fait partie de 1 444 autres personnes, qui ont été soutenues cette année à Rubingo, Tchabi, Kilo-État et Kilo-Mission en territoire d’Irumu et de Djugu », a précisé Brou Célestin Peglan, chef de la sous-délégation CICR à Bunia.
Outre la prise en charge, l’organisme affirme avoir facilité l’installation des services de santé mentale dans six aires de santé : « Sengo, Rubingo, Tchabi, Nyakunde, Kilo-État et Kilo-Mission », ceci en quatre années, soit depuis 2021, témoignant de son engagement à rendre service aux populations en besoin d’accompagnement en santé mentale.
« Il n’existe pas de santé, sans la santé mentale », a martelé le chef de la sous-délégation.
Le CICR plaide pour une sensibilisation accrue en faveur des communautés, afin de permettre à chacun de vivre dans un état de santé adéquat. Il a affirmé avoir sensibilisé, depuis le début de l’année en cours, un important nombre de personnes sur les thèmes traitant de la santé mentale.
« Nous avons pu sensibiliser cette année plus de 3 000 personnes sur les thématiques spécifiques de santé mentale telles l’importance de la prise en charge des personnes ayant vécu un événement potentiellement traumatique, l’importance de la prise en charge psychologique et psychosociale des personnes vivant avec handicap », a indiqué monsieur Brou.
Le CICR réitère son engagement à sensibiliser davantage les membres des communautés d’Irumu et de Djugu sur les thématiques de santé mentale, ceci en ce mois d’octobre.
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La province de l’Ituri fait face depuis des années à des situations sécuritaires dramatiques, exposant les populations à perdre certains de leurs membres et d’autres à développer des états psychologiques alarmants.
Une situation considérée au Centre de réadaptation physique de Rwankole, où le CICR a formé deux agents psychosociaux afin de les aider à accompagner de manière holistique les patients. Ce, en leur offrant un accompagnement physique, psychologique et social.
Cependant, bien que la prise en charge assurée au service de santé mentale du centre soit prometteuse, d’énormes défis persistent. Le centre s’inquiète notamment de ce qui se passe après l’intervention de ses agents.
« C’est surtout le suivi qui pose problème. Une fois que le bénéficiaire est parti, il devient presque impossible de le suivre », confie l’une des agentes psychosociales.
Célébrée chaque 10 octobre depuis 33 ans, la Journée mondiale de la santé mentale vise à sensibiliser l’opinion publique aux enjeux liés à la santé mentale dans le monde.
À l’occasion de cette édition, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) plaide pour une large vulgarisation du sujet afin de combattre les tabous persistants. L’organisation appelle également à normaliser les discussions autour de la santé mentale au sein des communautés.
Afoyogira Uyergiu