Mercredi 04 septembre, l’association des jeunes pour l’encadrement et le développement communautaire (AJEDEC) a procédé au lancement de son nouveau projet axé sur l’éducation, et ce, en faveur d’au moins 385 enfants déplacés principalement du site de Kigonze au chef-lieu de la province.
Cette organisation non gouvernementale nationale va prendre en charge du personnel enseignant des deux écoles pilotes du site de déplacés de Kigonze (Saint Luc et Bienheureuse Anuarite), initiées en 2022.
7 enseignants pour 7 salles de classe sur les 15 que comportent ces deux écoles seront pris en charge. Le chargé de programme de l’ONG AJEDEC renseigne que les besoins sont multiples, mais que les moyens sont minimes. C’est ce qui justifie cet écart.
« Nous nous sommes convenus avec les responsables de l’école que nous prendrions la charge de 385 enfants, mais à ce jour, l’école a déjà enregistré plus de 500 enfants, ce qui montre combien de fois le besoin est immense », a-t-il dit.
À lui de poursuivre : « Ce projet dont le coût global est fixé à 42.000 dollars américains est financé par les contributions propres des membres et prestataires de AJEDEC, et à ce stade, nous n’avons mobilisé que 23.000 dollars. Voilà pourquoi nous ne pouvons répondre à tous les besoins à la fois. »
Un défi réel pour le secteur éducationnel qui enregistre un nombre très élevé d’enfants déplacés qui évoluent hors système scolaire par manque de place dans ces écoles du site des déplacés.
À l’école primaire Saint-Luc comme à l’EP Bienheureuse Anuarté, les conditions d’apprentissage des enfants sont pénibles. Le nombre pléthorique d’enfants par salle de classe ne facilite pas une bonne pédagogie pour les enseignants prestataires de ces écoles.
Insuffisance des bancs, tableaux usés, matériels didactiques quasi-inexistants. C’est un vrai calvaire pour ses enfants qui n’aspirent que devenir aussi des personnalités importantes dans la société.
Dans cette activité de lancement de projet, le représentant des élèves déplacés a lancé un cris d’alarme aux autorités étatiques. « Nous vivons comme des prisonniers, les conditions d’étude sont lamentables. Nous demandons aux autorités d’élargir les infrastructures scolaires en ce qui concerne le nombre des salles de classe. C’est inadmissible que plus de 550 élèves étudient dans 15 salles de classe », a-t-il décrié la précarité de la situation.
À lui de plaider : « Nous demandons aux autorités de mécaniser notre école, de nous fournir en matériel didactique, d’aménager des latrines pour nous et de disponibiliser une cantine scolaire pour nous, car beaucoup d’enfants abandonnent les études à cause de la faim ».
Un plaidoyer relayer par le Proved de la province éducationnelle Ituri 1 présent dans cette activité qui a reconnu pour sa part le besoin accru de la scolarité de ces enfants. Inquiet de l’avenir de ces derniers, il a demandé au gouvernement provincial de mobiliser les ressources pour pérenniser ce projet d’AJEDEC qui n’a initialement qu’une durée de 10 mois. Il souhaite que cela soit étendu sur plusieurs années afin d’assurer une scolarité complète à ses enfants.
Joel Wells