Si l’opinion publique de la province de l’Ituri en RDC se lance dans l’évaluation de l’état de siège décrété par le chef de l’État pour restaurer la paix dans cette partie du pays, à Aru, l’acteur politique Georges Angunizu Manikani a fait un état de lieu.

L’état de siège n’a fait qu’aggraver la situation, a-t-il estimé lors de sa sortie médiatique. Il cite plusieurs facteurs pour soutenir sa thèse.

« Morts, disparitions des détenus et des prisonniers suite à la famine. Demander aux plaignants de payer pour les plaintes, censées être gratuites selon la constitution, avant de taquiner la visite du gouverneur à Aru. Juste après la visite du gouverneur, l’insécurité s’est installée à Aru, avec pour bilan des enlèvements de personnes en cascades, des bandits y règnent… », a-t-il fait savoir.

« (…) Payer des amendes exorbitantes pour ensuite libérer les criminels est plus facile », poursuit M. Angunizu, acteur politique et candidat député malheureux aux élections de décembre dernier.

Dans son regard sur l’état de siège à Aru, il cite aussi le rebondissement de la criminalité dans ce coin du pays, jadis calme.

« Le dernier cas de criminalité est daté du 6 avril 2024 où un élève au nom de Adriko Tiyo Claude a été retrouvé sans vie, après 14 jours de sa disparition. Aucune réaction des autorités de l’État de siège n’a été enregistrée. Leur silence et leur inaction sous-entendraient-ils la complicité ? Reste à prouver », indique la même source avant de poursuivre :

« Sur le plan social, sous état de siège, certains agents de l’État ont vendu le véhicule de forage du territoire d’Aru doté par le gouvernement provincial du gouverneur Bamanisa en territoire d’Aru. Et l’impraticabilité de la route Aru-Ariwara-Kengezi-Base, bien que génératrice de recettes provinciales. Spoliation des espaces verts en cascade par des agents fonciers en complicité avec certaines autorités. Extension de plusieurs entités du territoire d’Aru et nouveaux lotissements sans espaces verts. (parking, arrêts, poubelle publique, terrain de football…) ».

Les tracasseries militaires et policières, caractérisées par des extorsions, des rançons de la population grâce aux multiples barrières, des amendes exorbitantes, des vols, des intimidations, etc., ont été également déplorées.

Richard Mbambi Kingana Kitabhakulu, administrateur policier du territoire d’Aru, a été jugé comme auteur d’une administration caractérisée par des manipulations des forces vives, des journalistes pour étouffer la liberté d’expression. Surtout, la société civile, la FEC, les organisations des jeunes sont plus victimes des intimidations et des manipulations de tout genre.

Pour conclure, la fondation Angunizu Manikani Georges (AMG) exige une enquête approfondie afin d’établir la responsabilité des autorités de l’État de siège et civiles impliquées dans ces scandales pour que justice soit rendue.

Une lecture critique faite pendant que l’administration spéciale de l’état de siège n’a encore pas officiellement présenté son bilan. Mais déjà, certaines langues estiment que l’état de siège a pleinement réussi sa mission en Ituri, Aru y compris.

Rédaction

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