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    Parmi les innombrables défis auxquels l’Est de la République démocratique du Congo est confronté, un projet sort du lot par sa vision globale, son approche inclusive et son ancrage territorial : le projet STAR-Est ( Stabilisation et de Relèvement de l’Est de la RDC).

    Financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par le gouvernement congolais, ce programme multisectoriel incarne une réponse ambitieuse aux urgences humanitaires, économiques, sociales et climatiques dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

    Une réponse intégrée aux fragilités de l’Est

    Le projet de Stabilisation et de Relèvement de l’Est de la RDC (STAR-Est) ne se contente pas d’intervenir en surface. Il entend aller au cœur des problématiques structurelles : pauvreté chronique, infrastructures délabrées, fractures communautaires, désœuvrement des jeunes, violence basée sur le genre, faiblesse de l’administration locale, et vulnérabilités environnementales.

    Son objectif est double : améliorer l’accès aux infrastructures de base résilientes au climat et renforcer la résilience socioéconomique des communautés, en particulier les individus sortis des groupes armés. En d’autres termes, STAR-Est vise à restaurer la dignité, à réparer le tissu social et à préparer un avenir durable pour des territoires meurtris par des décennies d’instabilité.

    Un projet à la fois social, économique et institutionnel

    Le projet s’articule autour de six composantes stratégiques, allant de la construction d’infrastructures socioéconomiques (écoles, centres de santé, routes agricoles), à la réinsertion socioéconomique via les Travaux à Haute Intensité de Main-d’Œuvre (THIMO) et les Activités Génératrices de Revenus (AGR), en passant par le renforcement des capacités administratives, la lutte contre les violences basées sur le genre, et une composante d’urgence pour les réponses rapides.

    Dans un contexte où l’État peine à répondre aux besoins de base, STAR-Est mise sur la planification participative et la responsabilisation des communautés locales, en impliquant les administrations territoriales et les acteurs communautaires à toutes les étapes du projet. C’est cette approche de gouvernance partagée qui garantit non seulement l’appropriation, mais aussi la durabilité des actions entreprises.

    Des impacts déjà visibles : le cas emblématique de Songolo

    Le vendredi 2 mai dernier à Songolo, dans la chefferie de Walendu Bindi (territoire d’Irumu, Ituri), le projet a pris une tournure concrète et symbolique : le lancement officiel des grands travaux d’infrastructures dans les territoires d’Irumu et de Djugu. Au programme : la construction de 18 infrastructures sociales, dont des écoles, instituts et centres de santé modernes, et la réhabilitation de 99 kilomètres de routes de desserte agricole.

    Parmi les chantiers, un centre de santé équipé de 19 pièces à Songolo, un symbole fort de la volonté de redonner espoir et accès aux soins à des communautés longtemps abandonnées. Ces réalisations s’inscrivent dans un plan plus large de désenclavement rural et de redynamisation économique locale.

    Créer de l’emploi, redonner de la dignité

    Le recours aux THIMO permet d’impliquer directement les populations, y compris des ex-combattants en voie de réinsertion, dans la construction de leur propre avenir. À Songolo, plus de 1500 personnes seront employées, redonnant une utilité sociale et un revenu à des hommes et des femmes autrefois marginalisés.

    En parallèle, les femmes victimes de violences sexuelles, souvent oubliées, bénéficient d’un accompagnement psychosocial et économique, renforçant leur pouvoir d’agir et leur autonomie dans des sociétés encore fortement patriarcales.

    Un projet au service de la paix et de la cohésion

    Les élus locaux, présents lors du lancement à Songolo, ont unanimement salué l’initiative. Le député Claude Malabo a insisté sur la protection des infrastructures, tandis que Floribert Byaruhanga a mis l’accent sur l’occupation productive de la jeunesse pour éviter leur enrôlement dans les groupes armés. Quant à Lusamba Lucie, elle a plaidé pour une mise en œuvre inclusive et rapide, soulignant la nécessité d’impliquer les femmes dans toutes les sphères du projet.

    Le même mois, le projet a déployé une équipe dans les zones ciblées pour préparer l’identification des personnes qui vont bénéficier d’un fonds de 400 dollars chacun afin d’améliorer leur activité génératrices de revenus.

    « Le développement de l’Ituri est possible. Privilégions l’amour, l’unité et le pardon », avait déclaré Raüs Chalwe Munkutu Ngwashi, vice-gouverneur de l’Ituri, lors de son discours à  Songolo. Un  message qui résonne comme un appel à dépasser les divisions, à reconstruire non seulement des routes et des bâtiments, mais aussi la confiance et l’espoir.

    Le projet STAR-Est ne prétend pas tout résoudre. Mais il établit les fondations solides d’un relèvement à long terme, en créant une plateforme décentralisée de stabilisation, intégrée aux administrations provinciales.

    En rendant les communautés plus résilientes, en renforçant la cohésion sociale, en outillant les institutions locales et en créant de nouvelles opportunités économiques, le projet STAR-Est devient un instrument central de la reconstruction de l’Est de la RDC.

    Porté par son slogan «  Stabilons & Relevons l’Est de la RDC », le projet STAR-Est  est principalement financé par la Banque Mondiale, via un prêt de 250 millions de dollars américains. En Ituri où les activités sont coordonnées par M. Steve Sendida, le projet intervient à  Bunia, Mambasa, Djugu, Irumu et Mahagi.

    Dans une région où l’instabilité a longtemps été la norme, le projet STAR-Est incarne un tournant, un pari sur les forces locales, sur la paix par le développement, et sur la possibilité d’un futur meilleur. Pour l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, c’est plus qu’un projet : c’est un acte de foi envers l’avenir.

    Rédaction

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