Les troupes de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) se sont retirées ce mardi de la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, suite à un ultimatum lancé par la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23), qui contrôle actuellement plusieurs zones stratégiques dans la province du Nord-Kivu.
Selon des sources locales, le retrait s’est effectué dans la matinée par la Grande Barrière, principal poste frontalier entre la RDC et le Rwanda. Ces mêmes sources rapportent que des effets militaires appartenant aux Forces armées de la RDC (FARDC) auraient été abandonnés puis récupérés par les rebelles.
Cette décision marque une rupture totale entre la force régionale de la SADC et le mouvement rebelle, qui accuse la mission d’avoir pris part à des opérations conjointes avec l’armée congolaise. Déployée depuis 2023 pour soutenir les FARDC face aux groupes armés, notamment l’AFC/M23, la force régionale comprenait des contingents sud-africains, tanzaniens et malawites.
Le retrait survient dans un climat particulièrement tendu, quelques mois après la prise de Goma par les rebelles fin janvier 2025. Depuis, l’AFC/M23 impose sa loi sur plusieurs localités et considère la présence des troupes étrangères comme une menace directe à ses ambitions militaires et politiques.
Jusqu’à présent, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du gouvernement congolais ni du commandement de la SADC, mais ce départ précipité soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la coopération militaire régionale dans une zone en proie à une grave crise sécuritaire.
Moïse Mugisa