Voulant attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise de l’Est de son pays, le président Tshisekedi craint que l’agression rwandaise, sous couvert du M23, n’ait un impact négatif sur le processus électoral en cours en République Démocratique du Congo.
Samedi 04 mars, interpellant son homologue français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, le président congolais n’a pas caché ses craintes.
“ À stade, faut-il stopper le processus d’enrôlement des électeurs en attendant que la paix revienne, avec risque que cela impacte sur le respect du calendrier ? Ou faut-il continuer le processus en ne prenant pas les déplacés de guerre ?”, s’interroge le chef de l’État, estimant que “ c’est ça qui peut poser problème ”.
Pour lui, la communauté internationale, visiblement représentée samedi à Kinshasa par la France, doit vite agir en prenant des mesures qui s’imposent.
“ Et si demain, nous allons aux élections dans des conditions difficiles, vous allez parler de compromis à l’africaine, alors qu’aujourd’hui, les mêmes africains sont en train d’attirer votre attention sur cette ignoble et injuste agression due au fait du Rwanda et demandons même les sanctions, mais personne n’en parle ”, a-t-il indiqué.
Dans des propos recueillis par la radio onusienne en RDC, au-delà des inquiétudes, dénonciations et interpellations, le premier citoyen congolais a salué la coopération bilatérale « gagnant-gagnant », qui semble déjà s’installer entre son pays et la France.
En RDC, c’est depuis le jeudi 16 février 2023 que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a lancé les opérations d’enrôlement des électeurs dans la troisième aire opérationnelle. Elle comprend 7 provinces, dont Bas-uélé, Haut-Uélé, Ituri, Maniema, Nord-Kivu, Sud-Kivu et la Tshopo.
Des opérations lancées pendant que plusieurs entités de l’Est du pays, spécifiquement au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces sous état de siège, continuent à être contrôlées par des groupes armés.
David Ramazani