Vivant à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, une jeune fille vient de prouver que la discrimination du genre ou mieux entre homme et femme ne doit plus être mise en exergue dans certains domaines de la vie humaine considérés par de commun des mortels comme « travaux faits pour les hommes ». Sur cette liste, l’on peut dénombrer la construction, la menuiserie, la mécanique, la conduite automobile, l’électricité, et autres.
Rachel Amanda Osenge, c’est bien elle. Âgée de 25 ans, née d’une famille de 6 enfants le 10 août 1999, est devenue chauffeuse au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR en sigle), sous délégation de Bunia. C’était à l’issue d’un recrutement parmi tant d’hommes qu’elle s’est démarquée.
D’où a-t-elle tiré cette motivation ?
La rédaction centrale de buniaactualite.cd est exclusivement allée, le 13 août 2024, à sa rencontre pour savoir ses motivations, son secret, son idole…, en gros pour faire sa découverte.
Au cours de cet entretien, Rachel Amanda nous a laissé entendre que ses débuts dans le secteur de l’automobile émanent de son grand-père, qu’elle considère comme « idole » auprès de qui elle pensait passer ses temps lors de son enfance.
« Pour cette réussite, kiekiekie. En fait, le secret, c’est parce que c’était ma passion depuis l’enfance. Mon grand-père était chauffeur-mécanicien, c’est pour cela qu’il arrangeait ses trucs. Je me disais pourquoi seulement voir les hommes faire ça et pourquoi pas des femmes ? J’avais vraiment la passion de faire ça et j’ai travaillé sur ça, j’ai réalisé mon rêve », a-t-elle laisse entendre.
Et d’argumenter de nouveau : « Si je n’étais pas chauffeuse, j’allais être au garage pour gagner un fond ou une somme pour laquelle ma sueur est sortie ».
Quid des secrets de la réussite de Rachel Amanda dans ce secteur ?
Faisant partie intégrante des lauréates de l’asbl Les Rebatisseurs du pasteur James Byensi, Rachel Amanda estime que sa réussite dans le secteur embrasé est le fruit d’une confiance en soi et de la détermination, source d’une compétence de sa part.
À 25 ans, elle brise certaines mites en devenant « chauffeuse » dans un recrutement qui avait, au départ, une centaine de candidatures, mais retenez qu’Amanda se familiarise et s’adapte facilement au monde humanitaire malgré certaines difficultés rencontrées dans les zones d’intervention du Comité international de la Croix-Rouge.
« Il y a des obstacles comme la peur, ça peut arriver. Parfois, des coups de balles et ça fruste, mais on garde le sang-froid », reconnait-elle avant d’affirmer qu’outre la conduite, elle se démarque aussi dans la réparation, car « voulant avoir une idée sur tous les sous-secteurs inclus dans l’automobile ».
Être un exemple pour d’autres filles ?
« J’ai toujours voulu être l’idole des autres filles, mais malheureusement elles ne veulent pas les travaux techniques », regrette Rachel Amanda qui pense qu’avec le temps, ses semblables pourront aussi dire non à la facilité pour être praticiennes ou mieux techniciennes.
Elle conclut par le slogan de l’écrivain Zamenga Batugezanga dénommé : « Les hauts et les bas » pour pouvoir expliquer à ses semblables filles qu’une vie ne débute pas par la noblesse, mais par une détermination et un sacrifice afin d’atteindre un objectif assigné qui n’est rien d’autre que la « concrétisation d’un rêve ».
Ainsi, la rédaction centrale de buniaactualite.cd encourage, à travers Rachel Amanda, les filles à éviter les comportements mondains ou les affirmations mondaines accordant aux hommes les travaux techniques cités ci-haut.
Nickson Manzekele