Dans le quartier enclavé de Kasika, en proie aux menaces des groupes armés, un jeune homme s’illustre par une forme de résistance pacifique : l’éducation. À 30 ans, Wilson Maene, promoteur du Complexe Scolaire Muba, croit en la puissance des cahiers et des stylos pour construire la paix.
« Pour l’amour de notre pays et l’avenir de ces enfants, nous faisons tout pour rémunérer les enseignants avec les maigres ressources à notre disposition. C’est le fondement de notre action », déclare-t-il.
Un murmure d’espoir dans une zone sous tension
Dans une région où les tirs remplacent souvent les cris des écoliers, le Complexe Scolaire Muba offre une bouffée d’espoir. Malgré les difficultés financières, il continue d’accueillir les enfants dont les parents, pour la plupart fonctionnaires, doivent parcourir des kilomètres jusqu’à Béni pour percevoir leur salaire.
« Ce trajet long et périlleux accentue la précarité. Il est crucial de ne pas priver les enfants de leur droit à l’éducation », souligne Wilson Maene.
Un appel au gouvernement : payer les enseignants localement
Lors d’une interview exclusive accordée à buniaactualite.cd, Wilson Maene a exhorté les autorités à instaurer des mécanismes de paiement plus accessibles aux enseignants et fonctionnaires de Goma.
« Les autorités nous ont assuré que de telles barbaries ne se reproduiraient plus. Aujourd’hui, nos enfants étudient dans une relative sécurité. Mais les élèves finalistes restent vulnérables à l’enrôlement forcé », alerte-t-il.
Selon lui, les adolescents de 15 à 18 ans sont particulièrement exposés. Il témoigne de cas d’élèves portés disparus, emmenés de force ou séduits par des groupes armés.
Les droits de l’enfant en péril
Un activiste des droits humains basé à Goma, ayant requis l’anonymat, soutient cet appel. Il exhorte le gouvernement à adopter des mesures pérennes pour garantir la sécurité des jeunes et leur offrir un avenir hors du cycle de la violence.
« J’appelle le gouvernement à faire preuve de courage et de bonne foi pour mettre fin à cette crise », souligne t’il .
Grâce Kasemire