La crise sécuritaire persistante qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a des racines profondes et purement internes. C’est le constat dressé par la porte-parole du Chef de l’État, Tina Salama, lors d’une conférence animée vendredi à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) dans l’ouest de Kinshasa.
Pointant du doigt les facteurs structurels propres au pays, la porte-parole a énuméré une série de causes endogènes qui alimentent les violences, au-delà des ingérences étrangères souvent décriées.
Selon Tina Salama, l’une des causes principales réside dans l’« exploitation perverse des conflits interethniques par la manipulation des leaders communautaires ». Cette instrumentalisation des tensions a favorisé, à partir des années 2000, la prolifération des groupes armés, y compris le redouté M23, principalement dans la partie orientale du pays.
À cela s’ajoute une faillite institutionnelle criante. La porte-parole a clairement mis en cause l’« absence de l’autorité de l’État » et le « déficit des services publics ». Elle a particulièrement ciblé le secteur de la justice, miné par la corruption, ce qui crée un environnement propice à l’impunité et à l’arbitraire.
Les facteurs socio-économiques et structurels ne sont pas en reste. Tina Salama a cité la pauvreté endémique et la faiblesse du système éducatif comme des éléments aggravants qui freinent le développement humain et offrent un terreau fertile au recrutement par les groupes armés.
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Après ce diagnostic sans concession des maux internes de la RDC, la porte-parole du Président Félix Tshisekedi a indiqué que son intervention s’est poursuivie en détaillant les stratégies opérationnelles mises en place par le Chef de l’État pour un retour durable à la paix dans l’Est.
Ces éclaircissements soulignent la nécessité d’une réponse qui combine à la fois la lutte contre les forces exogènes et la résolution des problèmes de gouvernance interne.
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