Bruno Lemarquis, le représentant spécial adjoint de l’ONU en RDC était l’invité de Genève lundi 22 mai 2022. Dans une conférence de presse localement animée, il a indiqué que la crise de l’est de la RDC est « la plus négligée au monde».
Avec 6,3 millions de personnes déplacées en RDC, Lemarquis renseigne qu’il s’agit d’une crise humanitaire « très aiguë et très complexe ». C’est aussi le nombre «le plus élevé d’Afrique».
Ce coordonnateur résident et humanitaire de l’ONU pour la RDC, rappelle que la situation actuelle est principalement due aux conflits mais aussi aux épidémies, aux catastrophes.
“ Elle est aggravée par de nombreux facteurs, notamment le manque de présence de l’État dans certaines régions et le manque d’infrastructures ” a-t-il dit.
Sur le terrain, la plupart de ces personnes déplacées vivent dans des camps informels, avec des besoins énormes. Selon l’ONU, les déplacés internes
Ces campements ont également provoqué une forte augmentation des violences sexuelles et sexistes. « Il y a une forte augmentation du nombre d’actes de violence sexuelle à l’encontre des femmes et des filles, en particulier dans ces sites », a dit le haut responsable onusien.
Ces violences basées sur le genre ont ainsi atteint un niveau record. Selon l’ONU, plus de 38.000 cas ont été signalés au Nord-Kivu en 2022, et déjà pour les trois premiers mois de 2023, il y a une augmentation de 37%.
Comme si cela ne suffisait pas, de fortes pluies ont fait des centaines de morts et détruit des milliers de maisons dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
Faut le rappeler, d’après les données du bureau de coordination des affaires humanitaires, plus de 200 000 personnes se sont nouvellement déplacées dans la province de l’Ituri, pourtant à plus de 1,6 millions de personnes déplacées. Principale cause de déplacement : attaque de rebelles. Les femmes représentent près de la moitié de la population déplacée dans cette province.
Cependant, pour ce qui est de l’Ituri, durant les 18 derniers mois près de 829.000 personnes sont retournées chez elles, dont 36% dans le territoire d’Irumu.
« Depuis mars 2022, la situation s’est vraiment aggravée, surtout avec la résurgence du mouvement dit M23. Les besoins humanitaires, qui étaient déjà très élevés, ont encore augmenté. En particulier, la résurgence du M23 a eu des conséquences directes avec plus d’un million de personnes déplacées supplémentaires, principalement dans le Nord-Kivu et surtout autour de la ville de Goma », a fait valoir M. Lemarquis.
Rédaction