Deux ans après le premier accord de paix, un nouveau protocole a été signé ce vendredi 27 juin 2025 à Aru. Quatre groupes armés : la FRPI, la CODECO/URDPC, la FPIC et Chini ya Tuna ont apposé leur signature sur ce document qu’ils considèrent comme une « expression de leur patriotisme et de leur détermination à œuvrer pour le retour de la paix », condition essentielle au développement de l’Ituri.
En revanche, les groupes MAPI et Autodéfense ont quitté la salle sans signer le document. En cause : le deuil qu’ils observent après l’attaque meurtrière perpétrée le même jour contre des membres de leurs communautés dans un site de déplacés à Djugu. Cette attaque est attribuée à des éléments de la CODECO, également présents aux discussions.
Voici les résolutions et engagements pris par les groupes signataires :
1. Cesser toute hostilité et violence contre les populations civiles, les forces de défense et de sécurité, dans le respect des instruments juridiques nationaux et internationaux
2. Faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue de la province de l’Ituri
3. Favoriser le retour des déplacés et le rapatriement volontaire des réfugiés dans leurs lieux respectifs
4. Ne plus communautariser les conflits et les violences
5. Ne pas utiliser la violence contre les femmes, les filles et les enfants comme moyen de vengeance
6. Ne pas entraver le retour des chefs de secteur, chefferies, groupements et villages, pour permettre le bon fonctionnement de l’administration
7. Ne plus circuler avec des armes ni porter des indices militaires ou policiers
8. Matérialiser leur adhésion au P-DDRCS
9. Assurer la démobilisation des enfants enrôlés dans les groupes armés
10. Se rendre disponibles pour participer à la défense de la patrie conformément aux textes légaux en vigueur
11. Respecter le Droit humanitaire international en protégeant les déplacés et en évitant toute présence d’indices militaires ou policiers dans les sites de déplacés
12. Ne plus céder à aucune forme d’influence, de manipulation ou d’intoxication, qu’elle soit endogène ou exogène, visant à perturber la paix, la sécurité ou la cohésion sociale ; et dénoncer les tireurs de ficelles en Ituri pour qu’ils soient arrêtés
Les signataires lancent un appel aux leaders de toutes les communautés à privilégier le pardon et le vivre-ensemble, dans l’optique d’une paix durable fondée sur la justice transitionnelle.
Ils exhortent par ailleurs les autorités à soutenir la mise en œuvre de la feuille de route issue de ce dialogue.
Sauf changement, les discussions devraient reprendre ce samedi avec les groupes armés et l’association culturelle Ente, qui ont provisoirement suspendu leur participation au processus.
Verite Johnson